C'était un secret de Polichinelle depuis plusieursmois. Le départ dʼHervé Renard quelques semaines après son arrivée a alimenté les débats enCôte dʼIvoire. Le natif dʼAixles- Bains et son principal employeur sʼétaient même brouillés au sujet de certains aspects de son contrat qui nʼavaient pas été respectés. Finalement lʼancien entraîneur de Sochaux sʼest ravisé à accompagner les Eléphants à la phase finale de la Coupe dʼAfrique des Nations 2015 enGuinéeEquatoriale. Il nʼa pas eu tort. Celui qui clame être né sous une bonne étoile va remporter, au terme de trois semaines de compétition, la 30ème ²CAN en Guinée Equatoriale. Donnant ainsi à la Côte dʼIvoire son second trophée continental après vingt-trois ans dʼattente. Depuis lors, le départ du successeur de Sabri Lamouchi sur le banc ivoirien a refait surface. Annoncé dans plusieurs clubs lors du dernier mercato festival, cʼest finalement cet été quʼHervé Renard a pris sa décision. Celle de quitter La maison ivoire après seulement neuf mois de présence. Engagé en août 2014 pour un contrat de vingt-quatre mois, il nʼhonorera pas les quinze mois restants.
Lʼancien sélectionneur de la Zambie sʼest engagé pour les trois prochaines saisons avec Lille en remplacement de René Girard. Un départ négocié qui a coûté au club nordiste la somme dʼun million dʼeuros (655 millions F CFA). Arrivé à Abidjan dans la nuit du mercredi 20mai dernier ,Hervé Renard sʼest entretenu, hier, avec le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Avec Sidy Diallo, le futur ex-sélectionneur des Eléphants est venu négocier son départ pour le Nord de la France. Son nouvel employeur serait disposé à verser 400.000 euros (262 millions F CFA) à la FIF au titre des dommages causés par ce départ précipité.
Même si aucune information nʼa fusé de la rencontre entre les deux parties, on retient quʼun accord aurait été trouvé au terme de deux heures de tête-à-tête.Sidy Diallo ne voulant pas endosser seul la décision de départ du sélectionneur national, va soumettre la question au Comité exécutif, ce vendredi 22 mai.
Mais contrairement à ce que les médias français ont avancé ces derniers jours, la Fédération de Côte dʼIvoire ne semble pas se contenter des 400000 euros.
Selon des sources proches du dossier, le président Sidy Diallo exigerait un peu plus dʼun million dʼeuros. Payé à 49000 euros mensuels (32 millions F CFA), le technicien est sommé de verser six mois de salaire (192 millions F CFA) sur les neuf déjà perçus.Acela sʼajoutent les 15 mois de contrat restants (480 millions F CFA). En clair, la FIF exigerait vingt-et-un mois de salaire (1.029.000 euros, soit 673.995.000 F CFA) avant de libérer Renard. Face à cette exigence, le champion dʼAfrique 2015 a fait valoir la force des arguments. Très rusé à lʼinstar du renard, le Français nʼa pas manqué de souligner certains manquements dans lʼapplication de son contrat. En plus de la prime à la signature qui nʼaurait pas été versée, lʼentraîneur nʼa jamais reçu les clés de sa résidence comme exigé dans une clause du contrat. En neuf mois de présence, il a plutôt vécu dans une suite dʼun grand réceptif hôtelier dʼAbidjan.
Ces dysfonctionnements au passif de la fédération auraient refroidi le président de la FIF. Qui, après avoir informé son Comité exécutif ce matin, devrait animer une conférence avec Hervé Renard pour marquer la fin de la collaboration, en début dʼaprès-midi. Comme annoncé depuis quelques jours, le divorce est consommé entre la FIF et Hervé Renard qui, il faut le dire, ne sera pas sur le banc de la Côte dʼIvoire en juin prochain lors du premier match des Eléphants contre le Gabon en qualifications de la Coupe d'Afrique 2017.
OG