vendredi 26 juin 2015 par Soir Info

Les maquis, restaurants, bars climatisés, glaciers, salons de coiffure, boutiques de vêtements, caves...
qui longeaient la rue Des Princes, dans la commune de Yopougon, n'existent plus. Ces lieux où des centaines de personnes s'adonnaient à des activités commerciales, ont été démolis, dans la matinée du mardi 23 juin 2015, par plusieurs bulldozers de la mairie de Yopougon. Ce sont plus de 200 espaces de loisir, de vente, de beauté, qui ont été rasés. L'impact des deux monstres mécaniques qui ont procédé à la démolition du site, était encore visible, à notre passage, le mercredi 24 juin 2015, aux environs de 11 h, à cet endroit mythique de la commune la plus grande de Côte d'ivoire. La rue qui d'ordinaire grouillait de monde, est méconnaissable. De part et d'autre de la voie, jonchent des tonnes de gravats et des tôles froissées sur lesquels discutent des badauds pour y extraire du fer. Certains munis de marteaux, de pinces et de pied de biche, n'hésitent pas à s'attaquer aux pans des murs qui ne sont pas tombés sous les coups portés par la mâchoire à béton des bulldozers. Un drame a été évité de justesse, quand un pan d'un bar climatisé a cédé et est tombé dans le vide, sous la force des marteaux. Un adolescent de 15 ans a eu tout suite le temps de sauter, pour ne pas se faire écraser. Un acte qui a rendu plus mélancolique Joachim, le propriétaire d'un bar climatisé rénové pour les vacances.

Regardez ces enfants, ce sont les barres de fer qui les intéressent, alors que nous venons de perdre des centaines de millions de F Cfa avec la démolition de nos lieux de commerce. Ce sont plusieurs années de durs labeurs qui ont été rendues en poussière , fait-il savoir en sanglotant. Non loin de là, Yao Laurence, propriétaire d'un maquis et d'une cave, assise au milieu des gravats, n'en croit pas ses yeux. Désarçonnée par la destruction de son commerce, elle trouve difficilement les mots pour expliquer ce qui lui arrive. Sa fille aînée qui, aidée de ses jeunes frères, veille sur le matériel du maquis pour éviter qu'il soit volé, lui vient de temps en temps en aide. La vieille a investi plus de 5 millions de F Cfa dans la réhabilitation du maquis et de la cave. C'est l'argent de ces deux commerces qui lui permet de s'occuper de ses sept enfants dont quatre sont encore sur les bancs , explique-t-elle. Qu'est-ce que nous allons devenir ?, s'interroge Mme Yao tout en expliquant que célibataire, elle est le seul pilier de sa famille. La destruction des commerces implantés sur la rue Des Princes a emporté de célèbres maquis et bars climatisés tels que Le Monde Arabe et le Wifi . Ces deux endroits sont la propriété d'un jeune ivoirien, qui, après être allé se chercher en Europe, est revenu investir dans son pays.
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