Tengrela- La ville de Tengrela (Nord, région de la Bagoué), montre depuis quelques mois les signes d'une embellie économique bien visible, en témoignent les nombreux investissements réalisés ou en cours de réalisation par des opérateurs économiques dans divers secteurs.
Dans le domaine du transport, le bitumage de la route Boundiali-Tengrela (le tronçon Bolona-Tengrela est en cours), a favorisé l'installation en moins de deux ans de trois nouvelles compagnies qui rallient la capitale économique ivoirienne Abidjan à Tengrela.
Avec des autobus climatisés flambant neufs, la concurrence née entre les sociétés de transport a engendré une baisse du prix du transport, passé 15 000 F à 10 000 FCFA. En outre, de nombreux petits transporteurs assurent désormais quotidiennement la ligne Tengrela-Korhogo, toute chose qui auparavant se faisait tous les deux jours.
Dans le secteur agricole, les producteurs d'anacarde ont connu leur meilleure campagne, cette année. Le prix bord champ fixé à 275 FCFA/kg par le gouvernement a été largement dépassé.
Les producteurs ont vu leurs récoltes s'écouler jusqu'à 600 FCFA/kg. En attendant de disposer de statistiques complètes sur les revenus que ces derniers ont engrangés au cours de la campagne 2015, l'on remarque à travers toute la ville de nombreuses constructions de logements réalisées par des paysans.
Autre secteur, autre constat , le boom de l'économie minière.
Malgré la mesure de fermeture, certains sites d'orpaillage subsistent dans le département, notamment à Papara. Le commerce, très développé sur ces sites occupent de nombreuses personnes, dont malheureusement des enfants. L'activité d'orpaillage, bien que décriée, a contribué à faire de nouveaux riches à savoir des propriétaires de parcelles de terre.
En outre, le département est en passe d'abriter la cinquième mine d'or de la Côte d'Ivoire, à Sissingué où les travaux de construction ont été lancés par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan le 26 avril dernier.
Cette mine, d'une capacité de 30 tonnes d'or, selon le chef de gouvernement, va générer 375 emplois directs lors de la phase de construction, pour un investissement de 66 milliards de FCFA. En production, se sont 400 emplois directs et 25 000 emplois indirects que cette mine va créer dans le département.
Dans le secteur du commerce et de la distribution, de nombreux magasins de commerce général prospèrent. La distribution du carburant est très dynamique. Trois stations-service assurent cette activité. Des ruptures fréquentes de leurs stocks montrent bien qu'il y a de la place pour une quatrième ou une cinquième station.
Un autre signe de cette embellie économique dans ce secteur, la construction d'une unité de production d'eau de source, IVOIRE PRODUCTION EAU DE SOURCE ET SERVICES, par un ex-combattant qui emploie une vingtaine de personnes avec une capacité de production à plein temps de huit tonnes d'eau par jour et l'installation.
Il y a moins d'un mois, une boulangerie moderne, UNIVERS DES PAINS DE TENGRELA, a commencé à offrit aux consommateurs une gamme variée de produits de boulangerie, de pâtisserie, de viennoiserie et de glacier.
Au niveau des investissements publics, de nombreux projets à forte intensité de main-d'?uvre sont en cours d'exécution. On peut citer, entre autres, le réprofilage des pistes villageoises confiées à l'entreprise SILUE NAAHOUO, le bitumage du tronçon Bolona-Tengrela-frontière du Mali, long de 42 km pour un coût de 15,1 milliard de FCFA et la construction dans les prochains mois par l'UEMOA d'un corridor mixte à Nigouni (frontière avec le Mali).
Tous ces projets créent des emplois dans le département et transforment petit à petit son aspect. Seul bémol à cette dynamique de développement, le manque de structure bancaire forte et l'insuffisance des hôtels.
La Caisse d'épargne et la COOPEC sont les seules structures bancaires dans le département. Mais avec les pannes fréquentes du guichet automatique de la Caisse d'épargne, de nombreux usagers, notamment les fonctionnaires, se sont résolus à aller à Korhogo (200 km) ou Boundiali (125 km) pour effectuer leurs opérations bancaires.
Quant à l'hôtellerie, la visite du Premier ministre en avril dernier a montré l'insuffisance des chambres pour accueillir les visiteurs, de plus en plus nombreux.
Des investissements doivent donc être effectués dans ces deux domaines.
Loin des clichés, Tengrela a entamé progressivement sa marche vers un développement certain, constate-t-on.
tmpo/amak/cmas