vendredi 24 juillet 2015 par BCEAO


(23 juillet 2015)

Mesdames et Messieurs les Gouverneurs de Banques Centrales, Monsieur le Directeur Exécutif de l'Alliance pour l'Inclusion Financière (AFI),

Honorables invités en vos rangs et qualités,

Je voudrais vous dire combien je suis heureux de la tenue de la troisième table ronde des leaders de l'Initiative africaine sur les politiques de services financiers via la téléphonie mobile, à
Yamoussoukro, capitale administrative et politique de la Côte d'Ivoire et ville natale de feu Félix HOUPHOUET-BOIGNY, père de la Nation ivoirienne.

Je vous souhaite encore une fois, très chaleureusement la
bienvenue, AKWABA.
Permettez-moi, avant tout, d'exprimer en notre nom à tous, notre reconnaissance à Monsieur Daniel Kablan DUNCAN, Premier Ministre de Côte d'Ivoire qui a accepté le patronage de notre rencontre.

Mesdames et Messieurs,

Notre rencontre de ce jour se tient après celles organisées à
Zanzibar en Tanzanie en 2013 et à Naivasha au Kenya en 2014.
Par leurs engagements, mes prédécesseurs à la tête de l'AMPI ont donné corps à cette heureuse initiative qui aujourd'hui sert de creuset pour la formulation et la mise en oeuvre de politiques d'inclusion financière.

Notre vision commune, je le rappelle, est de mettre en synergie nos
réflexions et actions, pour relever ensemble les défis du
développement des paiements via la téléphonie mobile en Afrique,
en vue d'une plus grande inclusion financière.

Mesdames et Messieurs,
L'organisation de cette troisième table ronde de l'AMPI intervient
dans un contexte caractérisé par une percée de l'usage du
téléphone portable à des fins de transactions.

Après le Kenya, aujourd'hui plusieurs pays africains font l'expérience d'un développement inédit des solutions de paiement via la téléphonie mobile.

Des dizaines de millions de femmes et d'hommes, naguère exclus
du système bancaire, tirent profit des possibilités qu'offrent les
nouvelles technologies pour exécuter, avec célérité et à des coûts
moindres, leurs opérations financières.

L'Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile
dénombre, sur le continent africain, 130 offres de services financiers via la téléphonie mobile auxquelles ont accès environ 98 millions d'utilisateurs.

Dans l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA),
composée du Bénin, du Burkina, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée
Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo, le nombre
d'utilisateurs des services financiers par téléphonie mobile est passé de 11 millions à 18,2 millions entre 2013 et 2014.
En Côte d'Ivoire, l'équivalent de 43% de la population utilisent le
téléphone portable pour réaliser des transactions financières. A fin
décembre 2014, le nombre de souscripteurs aux offres de services
financiers via la téléphonie mobile atteint 9,3 millions, soit près de la
moitié de la population.
Toutefois, dans la plupart des cas, les transactions réalisées par le
canal du téléphone portable restent limitées aux transferts d'argent
et aux paiements de factures. Leur portée démeure loin de nos
ambitions visant à développer des services financiers plus inclusifs.
Dans un tel contexte, le thème central de notre table ronde, à
savoir : la prochaine génération des services financiers via la
téléphonie mobile : convergence et développement , prend toute son importance.

Nos travaux nous permettront de faire le bilan des actions mises en
oeuvre ces dernières années, d'évaluer le chemin parcouru et de
dégager des perspectives pour développer davantage les services
financiers par la téléphonie mobile. L'enjeu est de repousser les
frontières de l'exclusion financière et, par conséquent, de réduire la
pauvreté.

Mesdames et Messieurs,

Au titre de nos réalisations au cours de l'exercice écoulé, je
soulignerai l'adoption par les dirigeants de l'AMPI d'un Plan
stratégique sur la période 2014 à 2016. Ce plan offre un cadre
cohérent de mise en oeuvre des actions qui contribueront à relever
efficacement les défis identifiés. Ces défis, dont certains feront l'objet de discussions lors de la présente table ronde, ont trait aux aspects ci-après : l'intégration plus poussée des services financiers par téléphonie mobile dans le système bancaire et le secteur de la
microfinance ;

? la protection et l'éducation financière des usagers ;
? les opérations transfrontalières et les transferts des migrants ;
? l'organisation des réseaux de distribution de la monnaie
électronique ;
? le renforcement de la concurrence et le soutien à l'innovation ;
? l'interopérabilité des services financiers par téléphonie mobile.
A cet égard, je voudrais remercier sincèrement Monsieur Ernesto
Gouveia GOVE, Gouverneur de la Banque Centrale du Mozambique et Vice-Président de l'AMPI ainsi que le Docteur Alfred HANNIG, Directeur Exécutif de l'AFI qui, par leur engagement à mes côtés en ma qualité de Président de l'AMPI, ont permis de franchir cette étape décisive d'opérationnalisation de ce plan. Je n'oublie pas non plus les conseils avisés de mon prédécesseur le Gouverneur Ndung'u NJUGUNA du Kenya.

Mesdames et Messieurs,

Le renforcement des capacités des banques centrales membres du
réseau dans les domaines précités ainsi que le développement de
partenariats avec les secteurs public et privé, sont également des
axes importants de notre programme d'actions.
A ce titre, les agents de nos banques centrales ont bénéficié d'une
formation sur la supervision de la monnaie électronique ici même à
Yamoussoukro, les 20 et 21 juillet 2015.
Vous conviendrez avec moi de l'importance d'associer à nos
concertations les acteurs du secteur privé et les partenaires au
développement dont les contributions demeurent décisives afin d'élargir la portée de nos actions. Je voudrais, à ce propos, noter avec satisfaction la présence de représentants au plus haut niveau de plusieurs organisations publiques et privées, à cette table ronde.
Je me réjouis de la participation active des différents acteurs à la
conférence de haut niveau organisée hier et qui nous a permis de
mesurer l'importance du rôle des femmes dans la dynamique d'une
croissance économique plus inclusive dans nos États.

Mesdames et Messieurs,

Comme je le disais tantôt, le Premier Ministre de la République de Côte d'Ivoire devrait, au delà de son patronage, être parmi nous ce matin pour prononcer l'ouverture solennelle de nos travaux. Sa présence devrait aussi traduire toute l'attention et tout l'intérêt que ce pays ainsi que tous les autres pays de l'UEMOA, attachent à l'inclusion financière des populations dans les vastes chantiers entrepris pour parvenir à l'émergence économique.

Le calendrier du Premier Ministre, dominé au plan national par la visite d'Etat que la Président de la République effectue actuellement dans les régions, ne lui a pas permis d'être avec nous ce matin. Il m'a demandé de vous transmettre ses voeux d'un vif succès de nos travaux pour un éclairage plus poussé des politiques à mener en vue de l'atteinte des objectifs visés par l'inclusion financière.

Je terminerai donc sur cette note en souhaitant que notre rencontre
d'aujourd'hui et de demain marque un tournant décisif dans la
recherche de solutions pour le développement de services financiers adaptés aux besoins de nos populations, grâce au principe de partage d'expériences, qui est l'essence même de notre organisation.

Je souhaite plein succès à nos travaux et je vous remercie de votre
aimable attention.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023