lundi 27 juillet 2015 par Afrik.com

artout en Afrique, on a créé des agences pour la promotion des investissements privés. Des années après, une évaluation rigoureuse s'impose. Autrement dit, quel est l'état des lieux et quelles sont les orientations qui s'imposent ?

Cette analyse s'appuie sur les expériences de la Guinée, de la Côte d'Ivoire et du Cameroun où l'on se rend compte que la création des agences de promotion des investissements privés n'a pas été probante, mais s'appuie aussi sur des exemples alternatifs de la Sierra Leone et de la Tunisie pour illustrer des cas de réussite.

Il serait donc inexact de déclarer l'échec de ces agences dans l'ensemble de l'Afrique car, d'une part, les réalités sont différentes, et d'autre part, aucun apport n'est jamais de trop. Par exemple, le volet guichet unique de création d'entreprise fonctionne plutôt assez bien en Guinée ou en Côte d'Ivoire où il permet de faciliter les formalités administratives. La plus-value est d'accélérer les procédures de création d'entreprise et de supprimer les coûts liés à la lourdeur administrative. La Côte d'Ivoire est passée de 2775 à 5980 entreprises créées entre 2013 et 2014. Aussi, le délai officiel de création d'une société à responsabilité limitée (SARL) d'un capital inférieur ou égal à 10 millions francs CFA a été réduit à 24 heures et les frais ont chuté à 15000 FCFA (levée de l'obligation de passage chez le notaire, levée de l'obligation du capital minimum, réduction du taux des droits d'enregistrement d'immeubles de 7 à 6%). Aussi, ces agences s'occupent de l'animation du monde des affaires (forum, salon, foire, voyage, etc.) et travaillent à une meilleure visibilité du pays. C'est le cas de l'agence du Cameroun (API) dont la mission a été réduite principalement à la promotion de l'image du pays à l'étranger et à la création d'une banque de données de projets existants . Son bilan 2014 a été la participation à la signature de 18 conventions entre le Gouvernement et les Investisseurs .

Toutefois, ce travail administratif et d'animation n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des problèmes de l'investissement privé. Ces agences sont des guichets uniques et non des structures de promotion des investissements car, elles ne s'intéressent que très peu aux études de marché et de faisabilité qui faciliteraient l'accueil, l'orientation et l'encadrement des investisseurs. Par conséquent, on parle du nombre d'entreprises qui se créent en omettant de parler du nombre peut-être plus élevé d'entreprises qui ferment.

Manquements et orientations possibles

De nos jours, les agences étudiées ne sont pas la porte d'entrée des investisseurs privés en raison de leur manque d'informations à jour sur les opportunités d'affaires par secteur d'activité et par segment de marché. Ce faisant, elles sont absentes dans la formation de l'idée d'entreprise. Elles ont un problème de collecte, de traitement et de diffusion de l'information en raison de leur caractère centralisé qui les empêche d'être capables de fournir des informations pertinentes en temps opportun aux potentiels entrepreneurs. En Tunisie par exemple, la promotion des investissements privés a été subdivisée en secteurs industriel (API), agricole (APIA) ou extérieur ( FIPA-Tunisia ), ce qui facilite la spécialisation du travail et la mise à jour des données. Au-delà du guichet unique en Guinée par exemple, il convient de lutter contre l'esprit bureaucratique des fonctionnaires qui sont plus motivés par le maintien ou l'augmentation de leur budget que par une descente sur le terrain dans le but de collecter, traiter et diffuser les données nécessaires à l'investissement. À côté en Sierra Leone (avant Ebola), un investisseur pouvait avoir, en franchissant la frontière du pays, des informations sur les secteurs porteurs, les terrains et bâtiments disponibles pour accueillir les bureaux, les outils de financement disponibles, etc. ... suite de l'article sur Afrik.com

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023