mercredi 29 juillet 2015 par RFI

Notre invité est Charles Konan Banny, ancien Premier ministre, président (depuis mercredi dernier) de la CNC, la Coalition nationale pour le changement, une coalition née au mois de mai pour barrer la route au président Ouattara. Un scrutin présidentiel se tient en Côte d'Ivoire dans trois mois. Cette coalition regroupe notamment des frondeurs du FPI et des contestataires du PDCI. Charles Konan Banny s'est déclaré candidat mais il n'est pas le seul au sein de sa coalition. Pourquoi ne soutient-il plus Alassane Ouattara comme il l'avait fait en 2010 ? Une candidature unique de l'opposition est-elle envisageable ? Sur ses chances de réussite, mais aussi sur Laurent Gbagbo, il s'exprime, au micro de Marie-Pierre Olphand.


RFI : vous êtes candidat à la prochaine présidentielle contre Alassane Ouattara, après l'avoir soutenu en 2010. Est-ce que ça veut dire que vous regrettez votre choix de l'époque ?

Charles Konan Banny : Non, pas du tout. Je ne regrette pas mon choix de l'époque, mais on dit qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas. Comme je n'en suis pas un Bref, j'ai fait le bilan de notre cheminement et puis je me suis rendu compte qu'il y a des valeurs sur lesquelles nous n'étions plus d'accord. Et comme c'est important pour moi, j'ai préféré prendre du recul.

Cela veut dire que vous avez été déçu ?

On peut dire ça comme cela. Je suis amoureux de la liberté, je suis amoureux de la démocratie, je n'aime pas l'autocratie, je n'aime pas tout ce qui divise. Je suis un amoureux de remettre les Ivoiriens ensemble. Et je comptais avec le président partager réellement ces valeurs-là. Je me suis rendu compte que non. J'ai été chaque fois houspillé, on m'a mis les bâtons dans les roues. Je n'ai pas senti le président véritablement engagé dans cette mission d'intérêt national.

Mais ce n'est pas un peu ingrat, de lui tourner le dos aujourd'hui ?

Qui est ingrat ? Je ne tourne pas le dos. Monsieur Ouattara est un citoyen. Je le respecte, il est président. Mais la Côte d'Ivoire n'est pas une propriété privée. Et pourquoi ce ne serait pas lui qui m'aurait tourné le dos ? En politique, il n'y a pas d'ingratitude. Il y a des choix sur lesquels je ne suis plus d'accord avec lui et j'ai décidé de prendre ma liberté. C'est quoi cette histoire d'ingratitude ? ... suite de l'article sur RFI

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023