lundi 24 aout 2015 par L'intelligent d'Abidjan

Hugo Jomboye Moudiki, expert en justice pénale et membre du consortium de sensibilisation sur les chambres africaines extraordinaires en collaboration avec la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CI-Cpi), a animé une conférence de presse portant sur le procès de Hisssen Habré, le jeudi 20 Août 2015 au siège de la CI-Cpi à Adjamé.
C'est donc l'Afrique qui juge l'Afrique et non l'Occident comme on entend dire très souvent , a dit Hugo Jomboye Moudiki à cette conférence qui visait selon lui à rencontrer les medias ivoiriens qui ont manifesté un intérêt concernant l'affaire Hisssen Habré qui ont rendu compte de ce qui s'est passé au procès depuis le 20 juillet 2015. L'idée c'est de leur apporter des éléments clairs et précis sur la procédure concernant cette affaire et leur permettre de faire leur travail en toute indépendance et en toute connaissance de cause , a dit Hugo Jomboye. Pour lui, l'affaire Hisssen, concerne tous les Africains parce qu'elle marque la volonté irréversible des Africains de lutter contre l'impunité, notamment les crimes les plus graves sur le continent. Et dans cette affaire Hisssen Habré c'est l'Afrique qui juge l'Afrique et non l'Occident. Le procès, poursuit-il, est un enjeu de civilisation pour l'ensemble du continent africain : nous avons une histoire qui est marquée par l'impunité. Le défi de civilisation, c'est de montrer que personne ne puisse commettre des crimes et rester impuni , A-t-il dit. Et ajouter : nous souhaitons un procès équitable. Les droits des deux parties doivent être reconnus. Aussi bien des victimes que ceux de l'accusé. Pour Ali Ouattara, président de la Ci-Cpi, les Africains doivent maintenant prouver leur maturité et leur capacité en matière de justice. C'est ce qui fera du continent un modèle et un havre de paix durable. Pour la première fois, un ancien chef d'Etat africain est jugé par une juridiction créée sous l'égide de l'Union Africaine. Cette première peut-elle constituer pour nos citoyens un signe déterminant de l'engagement du continent pour la lutte contre l'impunité comme le stipule l'article 5 de l'acte constitutif de l'UA, le renforcement de l'Etat de droit, de la justice, de la démocratie et de la bonne gouvernance ? , s'est interrogé. Toujours selon lui, cette maturité démocratique, cet engagement de la lutte contre l'impunité et ce courage politique du Sénégal doit être un exemple à suivre par les autres Etats africains : Aucun dirigeant africain ne doit avoir un permis de tuer sans rendre compte. Aucun chef d'Etat qui a les mains entachées de sang ne doit pouvoir avoir de refuge en Afrique , a-t-il dit.
HG

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023