mardi 6 octobre 2015 par PNCS

Monsieur le Préfet de Région,
Honorables députés,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs, responsables de partis politiques,
Vénérables chefs de village, de communauté et religieux,
Mesdames et Messieurs, responsables d'associations de victimes,
Mesdames et Messieurs, responsables d'organisations de la société civile et d'organisations non gouvernementales,
Mesdames et Messieurs, responsables d'associations féminines et de jeunesse,
Chers parents de Man,
Chers victimes et ayants droit de victimes,
Chers amis de la presse,

C'est une joie pour moi de me retrouver à Man, une terre qui me tient particulièrement à c?ur. Je vous remercie pour l'accueil chaleureux qui a été réservé à la délégation du Programme National de Cohésion Sociale (PNCS).
Ma présence ici se situe dans le prolongement de la cérémonie du 4 août 2015 au Palais présidentiel. Ce jour a connu le lancement officiel, par le Président de la République, du démarrage du processus de réparation des préjudices subis par les victimes et les ayants droit de victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire. Un échantillon représentatif de victimes et ayants droit de victimes, venus de différentes régions du pays, s'est retrouvé au Palais présidentiel.
Le 4 août 2015, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, a apporté la compassion de toute la nation ivoirienne aux victimes et ayants droit de victimes. La poursuite de cette opération, qui marque la solidarité envers nos frères et s?urs qui ont souffert et qui continuent, pour certains d'entre eux, de souffrir, relève des missions du PNCS.
Pourquoi démarrer cette opération, qui doit s'étendre sur tout le territoire national, à l'Ouest ?
Selon le Rapport d'enquête sur les violation des droits de l'homme et du droit international humanitaire survenues dans la période du 31 octobre 2010 au 15 mai 2011 , de la Commission Nationale d'Enquête (CNE), les deux régions les plus affectées par les violences de la crise postélectorale sont celles d'Abidjan et de l'Ouest. Après la cérémonie du lancement officiel du processus de réparation à Abidjan, l'Ouest est la région la plus indiquée pour recevoir la compassion de la Nation à travers la structure en charge de la mission de réparation des préjudices subis par les victimes.
L'Ouest, c'est de nombreuses pertes en vies humaines, des milliers de déplacés internes, des milliers de réfugiés, d'importants dégâts matériels et économiques, des villages détruits. La proximité avec les foyers de tensions du Libéria et de la Sierra Leone a donné un caractère particulier à la crise et à la violence dans la région.

Mesdames et Messieurs,

Je suis venue, au nom du Président de la République et au nom du Gouvernement, vous apporter la compassion de la Nation pour les souffrances endurées et les traumatismes physiques et/ou psychologiques dont vous portez encore les séquelles. La compassion de l'Etat se traduit par un don de 1000 000 FCFA aux ayants droit de victimes et des bons de prise en charge médicale et psychologique aux blessés. Ces derniers bénéficient également d'une somme de 150 000 FCFA pour les frais de transport à l'hôpital.
Je tiens à préciser que la liste qui a servi à identifier les victimes et ayants droit de victimes provient de la CNE et a été transmise à la Cellule Spéciale d'Enquête et d'Instruction. Elle ne provient pas donc des associations des victimes dont les listes déposées sont en train d'être traitées par la Commission Nationale pour la Réconciliation et l'Indemnisation des Victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire (CONARIV). Il s'agit d'une opération, entièrement gratuite, menée par l'Etat de Côte d'Ivoire, avec le PNCS comme structure opérationnelle. Que les victimes ne se laissent pas abuser par des personnes peu scrupuleuses.
Toutes les victimes, sur l'ensemble du territoire nationale, qui figurent sur la liste de la CSEI seront prises en charge, sans débourser une quelconque somme d'argent, si minime soit-elle. Le processus se poursuivra avec les autres victimes dès que la liste de la CONARIV sera disponible.
Je suis venue également vous exhorter au pardon, car nous devons savoir tourner la page de ce qui nous a divisés. Le faire demande beaucoup de sacrifices, mais nous n'avons pas d'autres choix. Quels que soient les actes qui ont été posés, quelle que soit la gravité de ces actes qui ont arraché la vie à des milliers de personnes, nous devons savoir surmonter nos douleurs pour pardonner, pour réapprendre à vivre ensemble. L'exemple à suivre a été donné le 4 août 2015 par les victimes et ayants droit de victimes qui étaient présents au Palais présidentiel.
Une grande leçon est à tirer de la longue crise que notre pays vient de traverser : plus jamais, la politique, quels que soient les enjeux, ne doit diviser les Ivoiriens. Les élections, ce n'est pas la guerre. Nous tous, individuellement, collectivement, si nous aimons vraiment notre pays, faisons en sorte qu'après une compétition électorale, les adversaires d'hier, vainqueurs et vaincus, membre de la même famille qui est la Côte d'Ivoire, se retrouvent, dans la convivialité, pour célébrer la fraternité et construire, main dans la main, l'avenir de leur pays.
Les hommes politiques doivent comprendre que la conquête du pouvoir, quelle que soit sa nature, est au service des vivants et non des morts. On bâtit l'avenir d'un pays avec des ressources humaines de qualité sur les plans physique, intellectuel et psychologique. Si nous voulons aller à l'émergence à l'horizon 2020 ; si nous voulons aller au développement durable, évitons d'estropier notre pays. La Côte d'Ivoire doit être laissée en héritage, dans les meilleures conditions, à la jeunesse et aux générations futures.

Mesdames et Messieurs,

Dans quelques jours, l'occasion nous sera donnée d'éprouver notre engagement à conduire notre pays vers une paix sociale durable.
C'est sur note d'espoir que je termine mes propos, en renouvelant mes remerciements aux autorités administratives et politiques, aux autorités coutumières et religieuses, aux leaders communautaires, à la population de Man dans sa diversité, à la presse.
Pour la Côte d'Ivoire Une, Indivisible et Fraternelle, dans la perspective d'une Côte d'Ivoire plus prospère, aucun sacrifice n'est de trop pour aller à la paix.
Je vous remercie.

Professeur KONE Mariatou

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