lundi 12 octobre 2015 par Amnesty Internationnal

La Côte d'Ivoire doit mettre fin à la vague d'arrestations arbitraires d'opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements, a déclaré Amnesty International aujourd'hui.
Une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l'opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le conseil constitutionnel de la liste des candidats à l'élection présidentielle du 25 octobre prochain. Au moins trente sont toujours en détention. La plupart sont accusées d'atteinte à l'ordre public après avoir participé à des rassemblements pacifiques non-autorisés. Selon des informations recueillies par Amnesty International, certains ont subi de mauvais traitements lors de leur arrestation et étaient détenus au secret pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à un avocat ou à des soins médicaux.

Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d'opposants politiques créent un climat de peur qui compromet l'exercice de la liberté d'expression et de réunion pacifique en Côte d'Ivoire
Francois Patuel, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest chez Amnesty International

A l'approche des élections, les autorités doivent mettre fin aux man?uvres de harcèlement et d'intimidation continuelles que subissent les militants de l'opposition politique.
Le 9 septembre dernier, le conseil constitutionnel a validé une liste de dix candidats à la présidentielle de ce mois alors que 33 avaient déposé leur dossier à la Commission électorale indépendante.
Des partis politiques de l'opposition ont organisé une série de manifestations pour dénoncer les conditions du processus électoral. Si la plupart de ces rassemblements étaient pacifiques, certains ont mené à des violences intercommunautaires faisant au moins deux morts dans les villes de Bayota (centre-est) et Gagnoa (centre ouest).
Plusieurs opposants ont été arrêtés suite à ces violences et, selon des informations obtenues par Amnesty International, ont été soumis à des mauvais traitements. Selon toujours ces informations, un des opposants, Samba David, a été arrêté le 13 septembre 2015 à son domicile dans le quartier de Yopougon (Abidjan) par huit hommes armés, en uniforme noir. Sa maison a été saccagée et il a été frappé à coups de crosse, y compris au niveau des organes génitaux. Il a été détenu au secret pendant deux jours sans accès à un médecin, malgré ses blessures.
Samba David n'a obtenu l'assistance d'un avocat que les 15 et 16 septembre, avant d'être inculpé pour atteinte à l'ordre public, discrédit d'une décision judiciaire, provocation à l'insoumission et complicité dans la destruction de biens. Le 17 septembre, il a été transféré sans que son avocat en soit informé à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Il y a été détenu sans accès à son avocat jusqu'à sa comparution devant le tribunal le 30 septembre. Le 2 octobre dernier Samba David a été condamné à six mois de prison ferme. ... suite de l'article sur Autre presse

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