samedi 24 octobre 2015 par France 24

Formés sur les bancs de HEC Paris, deux jeunes Abidjanais ont lancé, en juin, une application mobile de commande de taxis. Portraits d'entrepreneurs convaincus qu' "il y a encore tout à faire" en Côte d'Ivoire.

Ils utilisent leurs propres véhicules. Pourtant, s'il y a bien deux Abidjanais qui savent où trouver des taxis à toute heure du jour (et de la nuit) dans la métropole ivoirienne, ce sont eux. Issa Sidibé et Ange Pete sont les créateurs de Taxi Jet, une application mobile de commande de véhicule avec chauffeur, une sorte de croisement entre l'application Uber et une centrale de réservation plus traditionnelle. Ses fondateurs préfèrent eux parler de "station virtuelle".

En à peine quelques mois d'existence, le service enregistre déjà quelque 150 commandes quotidiennes. Certes, dans une ville qui compte près de 2 millions d'habitants et pas moins de 12 000 taxis pour 300 000 usagers journaliers, ces premiers résultats paraissent bien dérisoires. "Nous sommes encore en période de rodage", insistent Issa et Ange.

Établie depuis juin dans un local de la commune huppée de Cocody, leur équipe de 10 personnes - stagiaires et salariés ? attend que l'installation du "call-center" soit finalisée. Dans les bureaux organisés en open-space, quelques câbles traînent au sol et plusieurs ordinateurs semblent comme sortis de leurs emballages. Mais, à peine a-t-elle pris possession des lieux que l'entreprise prévoit déjà de trouver plus grand.

"Nous serons bientôt à l'étroit, assure Issa, qui ne cache pas son ambition. À terme, nous souhaiterions couvrir 10 % du trafic des taxis". Soit la gestion d'une flottille de 1 200 véhicules. Les deux entrepreneurs trentenaires (un troisième associé, actuellement installé à Londres, doit les rejoindre incessamment sous peu à Abidjan) ont une idée bien précise de leur objectif. Les études de marché, les 'business plan', les audits, c'est leur dada.

Paris, New York, Luxembourg, Abidjan

C'est sur les bancs de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), en 2007, qu' Issa et Ange se sont rencontrés. Et que leur projet Taxi Jet a peu à peu pris forme dans leur esprit. "Nous avons commencé à mener des études de marché à distance, se souvient Issa. Mais à notre sortie de HEC Paris en 2010, nous nous sommes rendus compte que c'était encore compliqué en Côte d'Ivoire." À cette époque, le pays est en effet en proie à une crise politico-militaire, et l'élection présidentielle censée y mettre un terme a viré à l'affrontement. Les deux diplômés préfèrent encore tâter le terrain avant de se lancer.

Issa travaillera durant deux ans dans un cabinet parisien de conseil pour les banques avant de partir au Luxembourg pour faire de l'audit. Parallèlement, Ange s'envolera pour New York afin d'assister un entrepreneur français ?uvrant dans le design puis intègrera un fonds d'investissement à Paris. "Durant cette période, nous étions comme des éclaireurs qui vérifiaient si notre modèle économique pouvait tenir la route", confient-ils.

En 2013, alors que leur pays natal renoue avec la croissance et la stabilité, le duo fait le grand saut, laissant derrière eux une carrière toute tracée dans la finance européenne. "Nous voulions travailler dans les nouvelles technologies et cela n'aurait pas eu de sens de le faire en France. Le marché de l'innovation est saturé et il faut être extrêmement pointu pour espérer percer. Il faut avoir l'idée que personne n'aura, alors qu'ici il y a tout à faire. Étant originaires d'Abidjan, nous savions qu'en termes de transports il existe un vide que nous pourrions combler." ... suite de l'article sur France 24

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