mardi 3 novembre 2015 par La Tribune Ivoirienne

Je lui ai demandé de quitter Dabou. Il a contre lui toute la jeunesse de Dabou qui veut aussi qu'il quitte la ville. Le correspondant de Soir Info à Dabou, Norbert Nkaka, est déclaré persona non grata. Le maire, Sess Soukou dit Ben Souk, et des jeunes lui intiment l'ordre de quitter, toutes affaires cessantes, la capitale de la région des Grands Ponts. Et le banni n'a aucun recours.
De telles situations sont devenues récurrentes. Ce n'est pas l'Etat ivoirien qui, usant de son droit régalien en relation avec des questions de sécurité, prend des mesures d'expulsion du territoire, mais des individus. Dotés ou pas d'une parcelle de pouvoir, ils imposent leur loi dans une portion de territoire. Et les représentants de l'Etat, les autorités préfectorales, s'avèrent ou s'avouent impuissantes.
A Abidjan, le maire Adama Toungara, s'appuyant sur l'opposition de jeunes, a interdit, le 14 janvier 2014, le territoire de sa commune d'Abobo, à Affi N'Guessan et à l'opposion. A Odienné, Nassénéba Diane-Touré, prenant prétexte du veto des jeunes et femmes, a pris, le 5 juin, un arrêté pour empêcher Affi, le pauvre, de fouler le sol de sa commune. Sur cette lancée, Bamba Lamine, maire de Touba, a annulé, le 7 juin de la même année, le meeting du président du FPI dans sa commune, au motif du niet de jeunes et femmes.
Et partout, ces comportements font tache d'huile dans un Etat de droit aliéné. Au-delà des édiles qui font la pluie et le beau temps, ce sont de plus en plus des jeunes et femmes du parti au pouvoir qui, sûrs de leur impunité-immunité, dictent leur volonté. La mauvaise humeur ou une lettre de quelques quidams, le mot est de Soro Kigbafori Guillaume (président de l'Assemblée nationale) pour fustiger ceux qui s'opposaient à sa visite à Gagnoa en août 2013, adressée aux maires, a valeur de blanc seing ou de diktat. Et Nkaka en fait les frais à Dabou. Devant le silence coupable des autorités.
FERRO M. Bally

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023