mardi 3 novembre 2015 par La Tribune Ivoirienne

Désormais patrimoine immatérielle de l'Unesco, le top départ de l'édition 2015 de l'Abissa a été donné ce dimanche 1er novembre, dans la ville de Grand-Bassam.
Après l'exposition, ce dimanche 1er novembre, du tam-tam sacré, symbole de pureté et d'accord des esprits protecteurs, c'est à une fête d'Abissa plutôt riche autant en folklore et en enseignements qu'il nous sera donné l'occasion de vivre et d'assister cette année. Cela, à travers notamment des thématiques déclinées, chaque jour, en sous-thèmes bien à propos pour ce moment choisi par le peuple N'zima pour renforcer sa cohésion sociale.
Des sous-thèmes qui émanent tous du thème officiel de cette édition 2015: Les sept familles, source de l'unité du peuple N'Zima. Déjà, hier lundi 2 novembre, la jeunesse a été à l'honneur avec le thème : La jeunesse, gage de la perpétuation et du dynamisme de la famille. Aujourd'hui, mardi 3 novembre, d'autres catégories sociales telles les hommes et les femmes poursuivront, chacune à leur tour, la réflexion autour des thèmes: La femme, mémoire de la famille, ou encore L'union des forces vives des sept familles, gage de l'émergence du peuple N'Zima.
Entre enseignements et rituels traditionnels, l'on assistera, le mercredi 4 novembre, à la sortie officielle du roi, sa majesté Nanan Amon Tanoé devant qui, se produiront les danses de toutes les forces vives du peuple N'Zima. Un roi qui fera son grand retour le samedi 7 novembre pour sa grande parade devant tout son peuple, bien avant que les rideaux ne tombent le dimanche 8 novembre sur l'édition 2015 de l'Abissa.
Fête de réjouissance par excellence, l'Abissa qui rythme, chaque année, la ville historique de Grand-Bassam ne demeure pas moins une célébration destinée à montrer au grand jour, une culture défiant le temps, symbolisée par le creuset de l'unité et la cohésion sociale au sein du peuple N'Zima. Cette année, à travers la satire sociale, aux sons et aux rythmes du tam-tam ??Ed-N'Gbolè'', le peuple N'Zima va sacrifier encore à la tradition.
Ange TIEMOKO


Encadré
Les origines de l'Abissa

Il était une fois à Bazonhin (actuel Grand-Bassam), un petit village de pêcheurs bien tranquille en bordure de mer dans le sud-est de la Côte d'Ivoire, vivait la famille M'Vavilé. Avec elle, vivaient six autres familles. Les N'Dawafo, les Mafolé, les Allonhomba, les Adahonlin, les Ezohilé et les Azanhoulé (la famille royale).
Toutes ces sept familles parlaient Appolo et étaient issues du royaume Abouré. Un jour, des hommes issus de la famille Bazonhin allèrent, tard la nuit, dans la brousse pour chasser. Et là, ils tombèrent sur des génies qui étaient visiblement très heureux, puisque ceux-ci étaient en train de danser.
Stupéfaits, mais admiratifs, les hommes de la famille M'Vavilé se cachèrent pour regarder cette cérémonie pour le moins inhabituelle. Restés figés devant ce spectacle qui les fascinait, ils ont été dénichés par l'un des génies qui rodait dans les entourages. Conduits devant les génies notables, les hommes, dont le sort était d'être décapités, ont plaidé leur relaxation. Comme ce jour-là était un jour de joie pour les génies, ils ont décidé d'épargner les hommes M'Vavilé, mais à condition que ces derniers enseignent et perpétuent les pas de danse exécutés par ces génies, aux membres des autres familles restés au village. Cela, à une période bien choisie de l'année, sous peine d'être rattrapés par les génies. Cette danse, c'est l'Abissa.
Ange TIEMOKO

Encadré
L'incontournable sortie du Ed-N'Gbolè/ le tam-tam sacré

Dépositaire de l'Abissa, danse de réjouissance du peuple N'Zima dans la ville historique de Grand-Bassam, la famille M'Vavilé, pour exécuter cette danse, a aussi hérité du ??Ed-N'Gbolè'', le tam-tam sacré, au rythme duquel se danse et se vit l'Abissa.
Pour l'édition 2015, la sortie de ce tam-tam qui marque le début des festivités a eu lieu ce dimanche 1er novembre en présence de sa Majesté Nanan Amon Tanoé, Roi du peuple N'Zima. L'exposition du ??Ed-N'Gbolè'', un nom qui signifie littéralement en Abouré, Esprit de pureté, Le cri de ceux qu'on ne voit pas ou encore La voix des divinités, se fait justement pour purifier le Roi, les sept familles qui constituent le royaume Abouré, et tous les festivaliers de l'Abissa.

Ange TIEMOKO

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