jeudi 5 novembre 2015 par Le Quotidien d'Abidjan

? 20.000 milliards de Fcfa recherchés par Ouattara

Les Ivoiriens ne sont pas au bout de leurs peines. Ils devront payer les 20.000 milliards de Fcfa de dette que le chef de l'Etat va contracter de 2016 à 2020 auxquels ils devront ajouter une partie des 12.000 milliards de Fcfa mobilisés sous le premier mandat de Ouattara. Au Tresor public, un calendrier visant à lancer de nombreux emprunts obligataires est en élaboration. Le nombre pourrait dépasser le chiffre record de 19 comme ce fut le cas de 2012 à 2015


Le Trésor ivoirien n'entend pas s'arrêter aux 19 émissions de Bons sur le marché financier qui a eu lieu le mardi 3 novembre dernier. La régie financière ivoirienne va aller autant de fois qu'elle le peut sur le marché des titres publics de l'UMOA. Et pour cela, plusieurs dates seront élaborées et communiquées lors de la publication du calendrier des émissions de titres publics de l'année 2016. Au cours des quatre années de son premier mandat, Ouattara est allé 19 fois sur les marchés financiers africains et occidentaux pour mobiliser des fonds, afin dit-il, de financer les investissements dans le secteur des infrastructures. Ce procédé est très décrié par certains économistes ivoiriens qui y voient une manoeuvre suspecte de surendettement de la Côte d' Ivoire au profit de certaines puissances financières. En 2012, l'on se rappelle qu'une bonne partie de la dette publique ivoirienne avait été effacée dans le cadre de l'initiative PPTE. En 2016, la Côte d'Ivoire va devoir souffrir des ambitions démesurées d'Alassane Ouattara. Déjà sous son premier mandat, il est allé 19 fois sur les marchés financiers internationaux espérant financer ses 12.000 milliards d'investissement de 2012 à 2015. De 2016 à 2020, c'est 25 milliards de Fcfa qui sont à collecter auprès des institutions financières ou bancaires. La Côte d'Ivoire n'est pas sortie de la spirale de surendettement , lâche Koffi Patrick, assistant à la faculté de Sciences économiques dans une université privée de la place. Ce dernier n'a pas tort. Pour son second mandat c'est 20.000 milliards de Fcfa que Ouattara va rechercher pour financer les budgets des cinq années à venir. Des prêts à taux variables que les Ivoiriens devront rembourser même après le départ du pouvoir de l'actuel chef d'Etat. Et l'année 2016 va probablement donner le top départ du surendettement de la Côte d'Ivoire. Au Trésor public, pour relativiser les choses, on parle de la qualité de la signature de la Côte d'Ivoire qui a retrouvé sa place sur les marchés financiers et du dynamisme du chef de l'Etat qui inspirerait confiance aux prêteurs. Un jeu de mots à peine voilés pour dire que les Ivoiriens ne sont pas au bout de leurs peines. Dejà le mardi 3 octobre dernier, l'Agence UMOA-Titres (AUT), en collaboration avec la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), a organisé à la demande de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique de Côte d'Ivoire, l'émission de Bons du Trésor à 24 mois portant sur un montant de 50 milliards. Les stratégies qui ont justifié l'opération parlent de l'exécution du programme d'émissions de titres publics de Côte d'Ivoire, en conformité avec la stratégie à moyen et long terme de gestion de la dette, visant à garantir sa capacité à honorer ses échéances. Selon l'Agence UMOA-titres (AUT) le montant global des 31 soumissions s'est élevé à 52 251 millions de FCFA. Le Taux de couverture du montant mis en adjudication est de 104,50%, alors que le taux marginal est de 5,2492% et celui du taux moyen pondéré de 4,4814%. Ce genre de langage codé qui embrouille pratiquement les esprits de l'Ivoirien lambda sera débité à foison, on l'imagine dans la période 2016 à 2020.

Dieudonné Wognin

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