jeudi 12 novembre 2015 par La Tribune Ivoirienne

La dernière-née des associations en charge des prisonniers politiques avait promis ne pas se taire sur la situation de ces personnes qui croupissent sans jugement dans les prisons ivoiriennes. La première vice-présidente de l'Association des femmes et familles des détenus d'opinion (Affdo-Ci) expose dans cet entretien la galère dans les foyers sans chefs depuis des années

Vous abordez à présent la phase de mobilisation de vos bases après la création de l'AFFDO-CI. Quels seront les temps et les axes forts de cette étape ?

Je vous remercie. A la création de l'association des femmes et des familles des détenus d'opinion de côte d'Ivoire il était important pour nous de faire une campagne d'information, afin d'expliquer à l'opinion nationale et internationale le bien-fondé de la structure. Les axes forts de la mobilisation seront les contacts avec les familles car aujourd'hui elles sont meurtries. Il est un devoir pour moi en ma qualité de 1ere vice-présidente en charge de la mobilisation, de leur apporter soutien et réconfort.

Quand vous faites le tour des familles quel constat faites-vous chez celles-ci, en termes de confort et au niveau moral ?

Les femmes sont abattues, les enfants désespérés. Ils vivent dans des conditions très difficiles car, comme vous le savez, les comptes de certains détenus sont gelés et certains salaires sont bloqués. Il est donc difficile pour une femme sans emploi de faire face aux besoins de ses enfants et de sa famille en général. Je ressors de chaque visite avec le c?ur brisé.

Quand vous faites la mobilisation, est-ce pour des actions de rue ou des actions de lobbying par la suite ?

Nous mobilisons nos bases, afin que de 150 membres, l'Affdo-Ci passe à 600 membres dans les jours à venir. Pour la suite nous vous dirons ce que nous allons faire avec cette armée de désespérés.

Est-ce que vous attendez des actions fortes du président de la République ? Si oui lesquelles ?

Oui, nous attendons du chef de l'Etat qu'il mette tout en ?uvre pour que nos parents recouvrent la liberté et que les exilés rentrent. Aujourd'hui, les détenus sont tous malades, car vivre durant 4 ans dans une prison où les conditions sont loin d'être humaines, ce n'est pas du tout évident. Il faut pour la dignité humaine, libérer nos parents.

SD

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