jeudi 26 novembre 2015 par Fraternité Matin

Du 16 au 18 novembre, les économistes africains en provenance de toutes les régions du continent se sont retrouvés à Accra, au Ghana, pour esquisser le futur industriel africain.

Véritable tête pensante de l'économie africaine au sein du département des affaires économiques de la Commission de l'Union africaine (Ua) qu'il dirige à Addis-Abeba, l'économiste ivoirien René N'Guettia Kouassi arborait une mine satisfaite le 18 novembre à Accra, à l'issue des travaux du quatrième congrès des économistes africains. Et pour cause, la réunion ouverte le 16 novembre à l'hôtel Fiesta Royale, ponctuée de travaux intenses d'économistes chevronnés et débutants en provenance des différentes régions du continent, autour du thème central Politiques industrielles et performance économique s'est achevée par une série de recommandations concrètes en vue de relancer l'industrialisation de l'Afrique, dans un sens qui accélère la transformation économique du continent et contribue ainsi à l'amélioration des performances économiques et sociales. Sous la direction du Dr René n'Guettia Kouassi, le congrès a adopté 36 recommandations adressées à l'Union Africaine, aux Communautés économiques régionales (Cer) et aux Etats.

Prévisibilité de l'environnement politique et institutionnel

1- Promouvoir la solidité institutionnelle et la gouvernance démocratique pour prévenir l'instabilité et les violences nationales ou régionales.

2- Tirer les leçons des échecs passés en matière de politiques industrielles mises en ?uvre depuis 1960 et mettre en ?uvre des politiques alternatives conçues par les Africains pour les Africains.

3- Mettre en place des conditions d'attractivité et de compétitivité : efficacité gouvernementale, qualité de l'administration publique, transparence, redevabilité, lutte contre la corruption.

4- Les Etats, dans le cadre des CER, devront définir une vision, de véritables politiques et stratégies industrielles à long terme.

5- Mettre en place des indicateurs sociaux relatifs à la santé et à l'éducation.

6- Faire approuver par les parlements toutes les transactions sur les patrimoines nationaux (privatisations, contrats de concession, partenariats publics privés, contrats d'exploitation des ressources naturelles). Renégociation des contrats à la demande des parlements.

Sur les déterminants de l'industrialisation en Afrique
7-Les Etats et les CER sont incités à mettre en place des politiques industrielles dynamiques fondées sur le dialogue public -privé.
8- Les CER sont encouragées à promouvoir la diversification des structures productives et des exportations sur la base des avantages comparatifs et compétitifs.
9- La production de l'énergie sous toutes ses formes et en abondance, dans une approche de coopération régionale, est prioritaire pour réduire les coûts industriels et accroître la compétitivité.
10- Les Etats doivent accroître leur capacité d'absorption technologique (taux d'investissement, densité et qualité des infrastructures, R&D).
11- Réduction des inégalités sociales
12- Réexamen de la nature des IDE pour un meilleur profit aux populations africaines.

Sur le rôle de l'industrie dans la transformation économique de l'Afrique
13- L'UA, les CER et les Etats doivent redéfinir les critères d'évaluation des performances des économies africaines. Les principaux enjeux se situent au niveau du secteur manufacturier, des capacités productives et des compétences agglomérées.

14 ? Les pays devraient définir des trajectoires et méthodologies industrielles prenant en compte les besoins spécifiques des populations en rapport avec les exigences de la mondialisation.

15- L'agro-industrie, l'une des forces motrices de l'industrialisation de l'Afrique. Les Etats sont invités à rendre effective la décision de Maputo en 2003 les engageant à allouer au moins 10% de leur budget annuel à l'agriculture.
16- Promouvoir dans les zones d'approvisionnement des agro-industries, la production d'une gamme appropriée d'espèces et de variétés arrivant à maturité pendant des saisons différentes.

17- Mettre l'accent et des budgets substantiels sur la promotion de l'entrepreneuriat et des compétences managériales et stratégiques pour soutenir le développement des capacités productives en Afrique, en association avec les pays émergents.

18- Les Etats doivent utiliser l'économie numérique et du savoir à travers les TIC comme effet de levier

Au titre de la performance économique et de l'intégration régionale

-19 -Mise en place des observatoires de progression de l'intégration au niveau continental et régional pour préparer l'avènement du marché unique africain et de la monnaie commune.

20- La libre circulation des personnes et des biens à travers l'Afrique doit constituer l'un des indicateurs de progression vers l'intégration continentale et régionale.

21- Création des pôles de compétitivité dans les sous-régions en tenant compte des avantages comparatifs compétitifs de chaque pays.

23- Mise en place par les CER d'un tableau de bord économique prenant appui sur les critères de convergence macroéconomique, de convergence industrielle, proportion du PIB consacrée à la R&D, part des produits manufacturés dans les exportations, part des échanges intra-zones etc.

24- L'UA, en collaboration avec la CEA (UNECA) et la BAD pourrait mettre en place un tableau de bord de suivi industriel des pays et formuler des conseils appropriés.

25- L'intégration régionale, le moyen le plus efficace pour amorcer les implantations d'industries lourdes. ... suite de l'article sur Fraternité Matin

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