Dr Lazare Sika, chercheur ivoirien à Ensea: Il y a eu des problèmes d'organisation par rapport à la dernière conférence . On ne s'est contenté que des présentations en salle.
Pendant cinq jours, 58 pays dont 38 africains ont pris d'assaut l'hôtel Saint Georges et centre de convention de Pretoria en Afrique du Sud pour échanger leurs expériences sur les problèmes de population à la 7ème Conférence africaine sur la population. Dividende démographique en Afrique: perspectives, opportunités et défis est le thème retenu par l'Union pour les études de la population africaine et ses partenaires Unfpa, Prb. A l'issue de cette rencontre scientifique et panafricaine, des participants ont réagi.
Fabrice Ouattara, point focal Uepa en Côte d'Ivoire
Les informations statistiques sont sous-exploitées
On a rencontré des personnes expérimentées qui ont fait beaucoup de communications. Il n'y a pas une seule vision, un seul contenu, mais des expériences à partager. Au niveau de la Côte d'Ivoire, l'un des problèmes, c'est que nous avons des informations statistiques, mais elles ne sont pas orientées de manière réelle pour la prise de décisions. Car, l'objectif de cette rencontre, c'est d'?uvrer pour que ces communications servent à la réalisation de programmes réalistes.
Fassassi Raïmi, enseignant-chercheur à l'Ensea
Le dividende démographique est une bonne chose, Mais
La transition démographique et le dividende démographique qui va avec,sont une bonne chose. Mais seulement, il faut faire attention et ne pas se précipiter comme la plupart des gens le préconisent. La fécondité est tout à fait naturelle dans l'histoire de l'humanité. C'est pratiquement le chemin que tout le monde doit prendre. Ce qui est le plus important, c'est le rythme auquel les changements se font. Car, lorsqu'on provoque un rythme très fort de baisse de la fécondité, on peut avoir des risques qu'on ignoreIl faut que ce soit une baisse progressive. Ainsi, les sociétés ont le temps de se réadapter et d'absorber les chocs que ces transformations induisent.
Binta Diémé, démographe du Sénégal
Dividende démographique, je ne suis pas encore convaincue par leur concept
Si on regarde la pyramide des âges, avec la promotion de ce concept, on risque de ressembler aux Européens. On pense que cela est très grave. Aujourd'hui, certains continents rencontrent des problèmes de vieillissement de population. Ils mettent en place un ensemble de politique pour essayer de combler le déficit en population jeune. Il ne faudrait pas qu'on en arrive à cela. Peut-être qu'on n'a pas assez fait de recherches sur ce phénomène. Mais, pour l'instant, on l'accueille avec réserve.
Jean François Kobiané, président sortant de l'Uepa
Le défi de l'Afrique, c'est de s'assurer que tout le monde a droit à une éducation de qualité
En l'en croire, les jeunes doivent recevoir une formation de qualité. Malheureusement, nous avons fait des progrès énormes au plan quantitatif, mais la qualité en Afrique pose problème. Nous avons mis pendant longtemps l'accent sur la massification, le quantitatif.La qualité des apprentissages au sortir de l'école relève d'un travail énorme. Et c'est cela le défi de l'Afrique , a affirmé M. Kobiané. Le défi de l'Afrique, a-t-il précisé, c'est de s'assurer que tout le monde a droit à une éducation de qualité.
Mady Biaye, Phd, Conseiller technique régional Unfpa Johannesburg
Dividende démographique s'explique mieux avec les statistiques
L'un des spécialistes du bureau sous-régional de l'Unfpa à Johannesburg, M. Mady Biaye, a relevé le rôle des statistiques dans la vulgarisation de l'information efficace en rapport avec le concept du dividende démographique par le journaliste. Le journaliste doit d'abord s'informer en allant à la recherche de l'information chiffrée. Le but est de savoir les types d'indicateurs qui sont les plus pertinents du Dd. Il s'agit des indicateurs liés à l'éducation, à la santé, à l'économie, à la fécondité, à l'emploi. ... suite de l'article sur Fraternité Matin