mardi 8 decembre 2015 par La Tribune Ivoirienne

Les autobus de la Société de transports abidjanais (Sotra) n'ont pas circulé toute la matinée du lundi 7 décembre parce que les agents ont observé, très tôt, un arrêt de travail pour revendiquer l'amélioration de leurs conditions salariales.

C'est à une situation inhabituelle que les usagers des autobus de la Sotra ont dû faire face hier matin. Aucun autobus n'était en circulation, ni stationné dans les différentes gares de la capitale économique. Difficile pour la plupart de rallier leur lieu de travail. Toute chose qui a, du coup, perturbé le transport à Abidjan. C'est un arrêt de travail spontané, improvisé à la limite que des machinistes ?les conducteurs de bus et de bateaux-bus-, ainsi que des mécaniciens ont suivi pour exprimer leur ras-le-bol. Tous les jours, nous partageons nos préoccupations entre collègues. Et constatant que rien n'est fait pour changer les choses, deux d'entre nous ont lancé le mouvement depuis la gare d'Adjamé dès 4h ce matin (ndlr hier lundi). Nous avons tous rallié le dépôt 7 pour empêcher la sortie de bus jusqu'à ce que nous soyons entendus , explique B.F, machiniste.

C'est effectivement vers le dépôt 7, non loin de l'Ecole nationale de Police, que tous les agents ont donc convergé. Le décor que présentait ce lieu a attiré toute l'attention des passants et automobilistes. Avec la présence des forces de l'ordre pour éviter tout débordement. Mobilisés à l'entrée de cet établissement, les agents de la Sotra débattent sur les conditions d'une éventuelle négociation proposée par la direction générale. Plusieurs points de revendications étaient au menu de ce mouvement d'humeur. Au nombre desquels, la revalorisation salariale à hauteur de 8¨%, le paiement de la gratification pour tous à 150%, la prime de logement à 60 000 francs Cfa, la prime d'assurance à 50 000 francs Cfa, l'application du glissement catégoriel, etc.. Déplorant le retard dans le paiement des salaires, ils ont indiqué que plusieurs d'entre eux n'avaient jusque là pas leurs comptes crédités. Et que ce fait est devenu récurrent. Nous avons des collègues qui se font agresser régulièrement lorsqu'ils doivent prendre le service à 4h du matin. En ce moment, un des nôtres attend d'être opéré au bras après avoir eu les nerfs sectionnés , indique un agent qui a requis l'anonymat. A les entendre, ces machinistes ont plusieurs griefs contre leur employeur.
C'est aux environs de 11heures que les manifestants ont accepté d'entrer en discussion avec leur hiérarchie. Leurs représentants, accompagnés des responsables syndicaux, vont échanger sur leurs points de revendication avec la direction générale conduite par son premier responsable. Au terme d'âpres discussions, les agents ont obtenu la revalorisation à 8% et le paiement de la gratification à 150%. Méité Bouaké, le dg, a avoué avoir été surpris par ce mouvement. Néanmoins il a accepté de satisfaire deux points de revendications. Mais pour les autres points, il a dit que ceux-ci doivent être analysés dans un cadre formel de négociations, ce, afin de permettre au plus tôt la reprise du travail. Car nous avons créé un dommage à la population abidjanaise. Je souhaite que, dorénavant, les agents nous fassent part de leurs préoccupations avant d'entamer quelque mouvement que ce soit . Au terme de ces échanges, les travailleurs qui ont dit attendre la suite des évènements, ont repris le travail en milieu d'après-midi.

Constant DOSSOU

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