mardi 5 janvier 2016 par La Tribune Ivoirienne

Le règne sans partage, des mandats présidentiels illimités, la boulimie du pouvoir sont les grosses plaies qui plombent la démocratie et freinent le progrès des pays africains de façon générale. La longévité au pouvoir est rentrée dans les m?urs. C'est donc une tradition sous les tropiques. Plus un chef d'Etat ou un président de la République totalise au sommet de son pays 20, 30, ou 40 ans de pouvoir, plus sa soif de gouverner et de régner à du mal à être étancher.

Et la stratégie pour s'éterniser au pouvoir ne varie presque jamais d'un pays à un autre. On touche à la Constitution, on la tripatouille à souhait et on casse du sucre sur le dos de l'ignorance du peuple. On pousse même le ridicule à faire signer des pétitions au peuple, à lui faire dire ce qu'il ne pense, juste dans l'intention d'introduire dans l'opinion que l'on a la caution du peuple. La démocratie n'est-elle pas le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ? Alors, que le peuple le veuille ou pas, on l'implique dans la forfaiture, pourvu qu'on fasse avaler aux observateurs qu'on est le choix de la majorité

Mais, cette longévité au pouvoir ne résulte pas seulement de l'égoïste ou d'une simple volonté de s'y éterniser. En réalité, quand on a tué ou commis de graves crimes pour accéder à la magistrature suprême, on a bien peur de passer le relais à quelqu'un qui n'est pas de notre bord et qui pourrait nous poursuivre lorsqu'on retrouve son simple statut de citoyen après de longues années de règne. Autre tableau, c'est que pendant toutes ces années au Pouvoir, on a pillé l'économie du pays, on s'est enrichi illicitement, on a fait tuer des opposants. Quand l'heure de s'en aller sonne, on tremble à l'idée de payer, une fois éjecté du fauteuil présidentiel, pour tous les crimes commis. Alors, pas question de quitter le pouvoir vivant ! Hélas !

Alain BOUABRE

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