jeudi 21 janvier 2016 par Abidjan.net

Les avocats des mis en cause dans l'assassinat du Général Robert Guéi, soulevant des ''exceptions'', ont souhaité l'arrêt pur et simple des poursuites contre leurs clients. L'audience suspendue le jeudi 17 décembre 2015 a repris ce jeudi 21 janvier 2016 au Tribunal militaire d'Abidjan. 21 prévenus se sont présentés ce jour devant la Cour présidée par le juge Dembélé Tahirou, parmi lesquels le Général Dogbo Blé, ex-commandant de la garde Républicaine et Anselme Séka Yapo, ancien responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo. Contre toute attente, les avocats de la défense ont souhaité l'arrêt des poursuites contre leurs clients pour cause de ?'prescription'' et ?'d'irrégularité'' de la Cour ainsi que ?'l'amnistie sur les crimes en rapport avec la rébellion du 19 septembre 2002''. ?'Le tribunal est prié de déclarer la présente action dont il est saisi pour cause de prescription'', a déclaré en prime la défense. Selon les avocats des mis en cause leurs clients sont poursuivis pour des faits commis en 2002. La partie civile n'ayant pas porté plainte dans un délai de 10 ans (2002-2012), cette affaire est irrecevable, ont-ils insisté. Secundo, ils ont évoqué la loi 2003-309 du 08 août 2003 portant ''amnistie des crimes commis en rapport avec la rébellion du 19 septembre 2002''. ''Le tribunal est prié de déclarer la présente action dont il est saisie pour cause d'amnistie'', a relevé Me Ange Rodrigue Dadjé, membre du collectif des avocats à la défense. Tertio, la partie défenderesse a estimé que la Cour d'assises présidée par le juge Dembélé Tahirou qui a au moins un colonel en son sein ?'n'a pas qualité'' de juger un Général, en occurrence, le Général Dogbo Blé.

Pour la partie civile, les arguments évoqués par les avocats de la défense ne tiennent pas la route. ?' Les exceptions évoquées par la défense ne tiennent pas parce que lorsqu'on parlent de prescription, nous pensons que nous avons porté la plainte le 10 septembre 2012. Et même avant cela, concernant Fabien (Coulibaly), il y a eu une plainte en 2011. Or en matière d'infraction lorsqu'une plainte est portée la prescription est suspendue'', a recadré Me Singo Tia, avocat de la famille du Général Robert Guéi et des ayants droit des victimes.

Le juge Dembélé Tahirou a donc renvoyé l'audience au lundi 25 janvier 2016, à la demande de la défense, afin de fournir à la Cour les différents documents pour étayer leurs arguments sus-mentionnés.

Notons que les témoins dans cette affaire, notamment le Colonel Touvoly Bi, les ex-ministres Lida Kouassi Moïse et Pascal Affi N'Guessan, seront entendus à partir du 1er février 2016.
Rappelons que le Général Robert Guéi, ainsi que son épouse, des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués lors des évènements du 19 septembre 2002 en Côte d'Ivoire.



Danielle Tagro

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