samedi 23 janvier 2016 par Jeune Afrique

Journaliste indépendante basée à La Haye depuis 2002, Stéphanie Maupas a publié à la mi-janvier "Le Joker des puissants, le grand roman de la Cour pénale internationale", aux éditions Don Quichotte. À quelques jours de l'ouverture du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, elle répond aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : En quoi le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, qui s'ouvre le 28 janvier devant la CPI, est-il si particulier ?

Stéphanie Maupas : D'abord parce que sur les trois chefs d'État déjà été poursuivis par la CPI, Laurent Gbagbo est le seul a avoir été livré à La Haye et a être maintenant jugé. On peut ensuite faire la comparaison avec d'autres procès de la justice internationale, comme celui de Charles Taylor et de Slobodan Milosevic. Dans celui du dirigeant de l'ex-Yougoslavie, il fallait pour le procureur prouver qu'il avait commis, planifié et ordonné des crimes en Bosnie et en Croatie. Pour Taylor, il fallait prouver la planification des crimes en Sierra Leone. C'était des affaires très compliquées. Milosevic cachait son soutien à l'armée bosno-serbe, aux milices. Pareil pour Charles Taylor et ses liens avec la rébellion. Là, on est dans le cas d'un chef d'État à la tête de l'armée et de la police de son pays. C'est quand même plus facile pour le procureur de démontrer la structure hiérarchique et donc sa responsabilité dans les crimes.

Mais pourtant, la partie n'a pas été facile pour la procureure, notamment quand en juin 2013 la Cour lui a demandé plus de preuves

Oui, l'audience de confirmation des charges aurait dû être une formalité. ... suite de l'article sur Jeune Afrique

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