mardi 26 janvier 2016 par APA

Abidjan (Côte d'Ivoire) - Le prévenu Kouadio Kouadio a accablé le général Dogbo Blé et le Cdt Anselme Yapo Séka dit Séka Séka, à la reprise, lundi après-midi, du procès de l'assassinat du général Robert Guéï après le rejet, par le Tribunal militaire d'Abidjan, des exceptions soulevées par la défense, a constaté APA, sur place dans la capitale économique ivoirienne.

Appelé à la barre pour la poursuite des débats après que le tribunal ait déclaré les exceptions soulevées par la défense ''recevables mais mal fondées'' et ''ordonné la continuation des débats'', l'Adjudant Kouadio a déclaré à la Cour qu'il faisait partie de ?'l'équipe'' désignée par ses ?'supérieurs'' de ?'chercher et retrouver le général Guéï''.

?'Nous avions pour mission de retrouver le général GuéÏ'' a-t-il répété, inlassablement à la barre soulignant que l'ordre leur a été donné par le Colonel Dogbo Blé, Commandant de la Garde républicaine au moment des faits.

?'Lorsque j'ai vu le général au sous-sol de la Cathédrale, sur des cartons, je l'ai extrait de là pour le conduire à Dogbo Blé'', a expliqué le militaire. Selon lui, après une ?'concertation entre le général Guéï, le colonel Dogbo Blé et le Capitaine (au moment des faits) Séka Séka'', le défunt chef de junte militaire (1999-2000) a été embarqué dans le char de Séka Séka.

Sur l'assassinat de Mme Rose Doudou Guéï, l'épouse du général, le prévenu a soutenu que c'est encore lui qui est allé ?'prendre ma maman Rose Guéï dans la cour où elle s'était refugiée pour la mettre à la disposition de Dogbo Blé''.

Quelques instants plus tard, ?'j'ai entendu deux coups de feu. Quand je suis revenu vers le Colonel Dogbo Blé, j'ai vu le corps de Rose Guéï dans un caniveau. A la question de savoir qui a fait ça, Dogbo Blé a répondu que +c'est le fou de Séka qui a fait ça +'', a-t-il expliqué soutenant que ?'c'est par la télévision que j'ai appris les décès du général et de sa garde rapprochée''.

Avant la reprise, le président du Tribunal, Tahirou Dembélé a motivé le rejet des exceptions soulevées par la défense, notamment' ?'la prescription de la procédure, l'amnistie qui vise les faits poursuivis, la saisine et la composition'' du tribunal.

Concernant les exceptions de prescription de l'action publique, le tribunal a fait prévaloir les plaintes déposées le 2 novembre 2011 et le 7 septembre 2012 par les familles des victimes. Selon la Cour, la ?'loi d'amnistie ne vise pas les crimes et les délits contre les personnes comme c'est le cas ici pour les mis en cause''.

Pour la saisine du Tribunal pour des ?'faits d'assassinat'', le juge Dembélé a dit que ?'les infractions sont des crimes donc punissables et la sanction prévue est la prison à vie''. Sur la composition du Tribunal, il a relevé qu'au moment des faits, ?'Dogbo Blé était Lieutenant-colonel, donc il peut être jugé par un colonel qui siège régulièrement''.

Le 19 septembre 2002, le général Robert Guéï, ex-chef de la junte militaire (1999-2000), son épouse, sa garde rapprochée et certains membres de sa famille ont été exécutés lors du coup d'Etat manqué qui s'est mué en une rébellion ayant divisé la Côte d'Ivoire en deux parties (2002-20010).

24 militaires (16 présents à la barre) dont le général Brunot Dogbo Blé, ex-commandant de la garde républicaine et le Commandant Anselme Séka dit Séka Séka, ancien chef de la sécurité de l'ex-Première Dame Simone Gbagbo sont poursuivis pour des faits d'assassinat et de complicité d'assassinat. Le procès reprend, mardi, avec d'autres auditions.

HS/ls/APA

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