vendredi 29 janvier 2016 par La Tribune Ivoirienne

Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien et le ministre Charles Blé Goudé comparaissent depuis devant la Cour pénale internationale, poursuivis pour crime contre l'humanité. Ce procès s'ouvre sans que l'on ait répondu, de façon claire et précise, à la question de savoir s'il s'agit d'un procès politique ou d'un jugement au cour duquel le droit sera dit. Certes, chacun y va de son analyse, de ses commentaires. Mais il y a une évidence que l'on ne saurait nier.
Ce procès est celui de la présidentielle en Côte d'Ivoire. Il résulte du contentieux électoral pour lequel on a recouru à la violence, aux armes comme mode de règlement. Du coup, ce procès prend des allures d'un règlement de compte. C'est pourquoi quand le juge-président de la Cour déclare que ce jugement n'est pas celui de la Côte d'Ivoire ni celui des Ivoiriens, on a presqu'envie de dire qu'il juge une affaire dont il ignore tenants. Faut-il s'en inquiéter ? Espérons simplement que les débats éclairent la lanterne de ces juges qui ont entre les mains la vie des deux accusés que sont Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Mais avant, il est bon que l'opinion comprenne que ce procès qui s'appuie sur des faits relatifs à un contentieux électoral ne perdra sa coloration politique que si le droit est appliqué dans le seul but de la manifestation de la vérité. Dans un tel procès, peut-on réussir, vraiment, à conjuguer le droit et la politique ?
Ainsi que nous l'écrivions, ce procès marque l'échec de la réconciliation nationale et démontre de manière limpide la profonde division de la société ivoirienne dans son ensemble. Une partie des Ivoiriens dénoncent depuis cinq un acharnement sur le camp Gbagbo et constate avec beaucoup d'amertume que le camp adverse, celui de Ouattara bénéficie de l'impunité. Il est certains que ce procès, quelle que soit son issue aura des conséquences sur le tissu sociopolitique de la Côte d'Ivoire

Alain BOUABRE

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