samedi 13 fevrier 2016 par COWE

Mesdames et messieurs les journalistes,
Chers frères et s?urs de la grande communauté Wê,

Permettez-nous, avant tout propos, de vous remercier d'avoir répondu à notre appel de ce jour pour assister à ce point de presse. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous invite à vous lever tous, pour observer une minute de silence à la mémoire des milliers de victimes Wê qui ont été lâchement assassinés dans les crises successives qui ont endeuillé la Côte d'Ivoire depuis bientôt 15 ans.

Mesdames et messieurs
Notre rencontre de ce jour a pour but de dénoncer un marchandage politique odieux qui, hélas, continue de se faire sur le dos et au mépris des victimes du peuple Wê qui a payé le plus lourd tribut dans tout ce qui est advenu en Côte d'Ivoire comme crise militaro-politique. De quoi s'agit-il ?

Une conférence de presse a été organisée le mardi 9 Février ici même à Paris par deux ONG supposées défendre la cause du peuple Wê. Ces ONG qui sont dirigées par deux de nos frères disent dénoncer le silence du Procureur de la Cour pénale internationale sur le génocide Wê. Mais la nature de cette conférence de presse, son contenu et la qualité des personnes qui ont porté ce projet nous emmènent à nous interroger sur les motivations réelles des organisateurs de tout ce tapage médiatique qui continue de se faire, avec un substrat commun : Dénoncer les crimes à grande échelle perpétrés sur le peuple Wê.

Mesdames et messieurs,
Ce n'est un secret pour personne. Le Peuple Wê établi à l'Ouest de la Côte d'Ivoire a payé le plus lourd tribut de toutes les crises intervenues dans notre pays. Jusqu'aujourd'hui, certains de nos frères qui ont tout perdu vivent encore dans les camps de réfugiés au Libéria voisin. Certains sont mutilés ou marqués à vie. D'autres encore ont perdu tous leurs biens et leurs plantations.

Mesdames et messieurs,
Ce tableau n'est-il pas suffisamment triste pour que des individus sans scrupule continuent d'exploiter à des fins politiciennes la souffrance du Peuple Wê ? Mais Hélas, c'est manifestement la nature et le but de la conférence organisée par un couple pour prétendre dénoncer l'indifférence de la CPI à l'égard des victimes Wê de la crise post-électorale.
Oui, nous sommes pour la manifestation de la vérité pour que justice soit rendue. Mais nous dénonçons avec la plus grande énergie la conférence organisée ce mardi. La qualité des principaux invités en dit long sur les réelles motivations du couple Jonas Tayé et Martine Kei Vao. Alain Toussaint, on le sait, est le porte-parole du président Laurent Gbagbo et Me Habiba Touré est l'avocate de Michel Gbagbo. Ces deux compatriotes ne sont ni porte-parole encore moins avocate du peuple Wê dans le cadre de ce procès qui se déroule à la Cour pénale internationale.
Chers frères et s?urs Wê, ne nous y trompons pas. Alain Toussaint et Me Habiba Touré ne mènent pas une croisade pour que justice soit rendue aux victimes du Peuple Wê.

C'est une manière déguisée pour ce couple de responsables d'ONG qui sont des militants avérés du Fpi, d'instrumentaliser les souffrances du peuple Wê pour servir des intérêts d'un parti politique.

C'est pourquoi nous appelons tous les fils et toutes les filles Wê à éviter de se rendre complices d'une escroquerie ou d'un merchandising politique au détriment de nos victimes. Les souffrances de nos parents et la mémoire de nos morts nous interpellent. Aujourd'hui, même si des efforts restent à faire, il y a un début d'indemnisation des victimes Wê de la part de la CONARIV, structure qui a été mise sur pied par les autorités ivoiriennes pour la prise en charge de toutes les victimes de la crise post-électorale. Nous saluons égalementt la création d'un Ministère de la Solidarité et de la Cohésion sociale qui permettra d'accélérer le processus de réconciliation nationale. Pour le reste, nous devons nous mobiliser comme un seul homme une indemnisation totale de nos parents qui ont tout perdu et non pour servir une cause politique.

Oui, c'est douloureux, nos morts ne pourront jamais nous revenir. Par contre, les survivants et ceux qui ont perdu tous leurs biens peuvent rebondir dans la vie. C'est pourquoi nous devons être lucides dans tous les combats que nous menons. Le seul objectif qui doit désormais guider nos actions, c'est le bien-être de nos parents. Ne sabordons donc pas ce combat pour des causes politiques parce que l'histoire ne nous le pardonnera pas et la mémoire de nos parents tués dans toutes les crises ne nous le pardonnera pas également si nous échouons à redonner la dignité au peuple Wê. Ainsi, au moment où s'ouvrent à La Haye et en Côte d'Ivoire les différentes procédures judiciaires, nous appelons tous les fils et filles du Peuple Wê à l'union autour des idéaux de paix et de réconciliation pour le développement de notre région. Nous voudrions à cet effet saluer toutes ces initiatives qui vont favoriser la manifestation de la vérité. Sur cette question, nous saluons particulièrement l'arrestation et l'incarcération du sieur Amadé Ouérémi qui a été vraiment une terreur pour les populations de toutes les contrées de l'Ouest. Nous nous inscrivons dans le processus de réconciliation nationale actuellement en cours dans notre pays. Dans cette dynamique, nous demandons au président de la République d'accorder son pardon à tous les prisonniers de la crise post-électorale. Notre région a déjà accusé un très grand retard. C'est pourquoi nous demandons également au Gouvernement de poursuivre ses efforts pour un retour sécurisé de nos frères qui sont en exil. Pour terminer, nous annonçons pour les semaines à venir, la tenue d'un conclave du peuple Wê en Suisse pour plancher sur les idéaux de paix, de réconciliation et le développement de toutes nos régions.

Fait à Paris le 12 février 2016
Pour la COWEE, le Président,
Antoine Dieth Oulounego
Pour PND, le Porte-parole
Victor Gbahou Nioriba

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