jeudi 18 fevrier 2016 par AIP

Abidjan - D'après une étude, l'allaitement des enfants au sein plutôt que l'utilisation de substituts du lait, stimule l'intelligence et la croissance et ajouterait plus de 300 milliards de dollars (environ 180 000 milliards de FCFA) par an à l'économie mondiale, permettant ainsi de dégager de l'argent pour faire face à des problèmes tels que la faim, l'éducation et l'environnement.

Ses effets sur la santé et la cognition à long terme des enfants sont si importants que les auteurs de l'étude, publiée dans The Lancet le mois dernier (30 janvier), déclarent que l'amélioration des taux d'allaitement maternel contribuerait à l'atteinte d'un certain nombre d'objectifs du millénaire pour le développement (OMD) des Nations unies.

Les avantages à court terme de l'allaitement maternel sont bien connus, grâce à une autre nouvelle étude de The Lancet affirmant qu'il pourrait sauver la vie de 823 000 enfants de moins de cinq ans à travers le monde chaque année, étant donné qu'il protège les bébés contre les infections, entre autres avantages. Mais ces impacts sont "éclipsés" par des améliorations cognitives tout au long de la vie, déclare Nigel Rollins, un chercheur du département Santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et auteur principal de la première étude. M. Rollins et son équipe se sont inspirés des recherches antérieures montrant qu'une plus longue durée d'allaitement maternel était associée à une augmentation de 2,6 points du quotient intellectuel, qui à son tour est lié à des gains plus élevés.

Ils ont constaté que les pratiques d'alimentation actuelles au cours de la petite enfance font perdre 0,49 % de la valeur à l'économie mondiale, soit 302 milliards de dollars (environ 181 200 milliards de F CFA) en 2012, comparativement à l'allaitement maternel de tous les enfants pendant au moins six mois. "Il est tout à fait à la portée même des pays les plus pauvres d'investir dans l'allaitement maternel", dit Nigel Rollins. "Vous ne pouvez pas contester ce que cela représente en termes de retombées économiques majeures".

Certaines régions en développement figurent parmi les plus durement affectées, avec l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient qui perdent 0,97 % de leurs revenus nationaux bruts. Mais les pays en développement, qui connaissent une baisse de 0,39 %, sont moins affectés dans l'ensemble que les pays développés, avec une baisse de 0,53 %, en grande partie parce que les pays plus pauvres ont des taux d'allaitement maternel plus élevés et des salaires plus bas.

Dans les études de cas venant du Bangladesh, du Brésil et du Nigeria, le document de Nigel Rollins souligne plusieurs activités visant à promouvoir l'allaitement maternel, telles que la formation des travailleurs de la santé, l'utilisation de la publicité des médias et le renforcement des politiques de congés de maternité.Toutes ces actions favorisent l'augmentation du nombre de mères qui allaitent, disent les auteurs.

Ces interventions sont possibles même dans les pays les plus pauvres, mais des donateurs étrangers peuvent être nécessaires pour aider à couvrir les coûts, laisse entendre Alison McFadden, une chercheur en santé maternelle et infantile à l'université de Dundee, au Royaume-Uni. Celle-ci a collecté les informations pour les études de cas sur l'allaitement maternel dans plusieurs pays en développement.

Toutefois, la reconnaissance mondiale de l'importance de l'allaitement au sein reste assez faible, dit Alison McFadden, ajoutant qu'un leadership politique fort aiderait à ancrer son importance dans l'agenda du développement mondial.

amak/kam

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