Ce ne sont pas les bruits habituels auxquels la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) a fini par habituer les Ivoiriens. Ce samedi 20 février 2016, ces bruits ont gagné en intensité et ont causé plus de dégâts qu'il n'y en avait eu.
Cette fois, il s'agit d'une véritable fusillade, une scène digne d'une série hollywoodienne qui s'est produite au sein de la prison d'Abidjan. Le bilan est lourd. Plusieurs morts dont le célèbre ''Yacou le Chinois'', de son vrai nom Coulibaly Yacouba, le caïd qui faisait la pluie et le beau temps dans les geôles de la Maca, et de nombreux blessés, tant du côté des détenus que de celui des gardes pénitentiaires. Sur les chiffres, les versions divergent. Les responsables de la Maca dénombrent 10 morts, dont 9 détenus et un garde pénitentiaire mortellement atteint par les balles en provenance des mutins et d'une vingtaine de blessés, précisément 23, selon les sources officielles auprès de la prison. Des chiffres, qui sont confirmés par d'autres sources au sein de la prison. En tout cas, à notre arrivée sur les lieux, le spectacle était édifiant. Des agents de la sécurité lourdement armés, montant la garde sous des tentes ou défilant devant l'entrée de la prison. La sentinelle est sur les nerfs à cette entrée. Un état d'âme qui s'explique aisément au vu des traces de sang encore frais sur le sol, des objets abandonnés des victimes dont une chaussure Rangers imbibé de caillots de sang dès que l'on franchit le portique d'entrée de la prison. Cette chaussure est certainement celle de notre camarade tué , commente le régisseur adjoint et des collègues venus nous chercher à l'entrée, après avoir été annoncé par un officier montant la garde à la guérite. Qu'est ce qui a bien pu se passer pour qu'on arrive à ce désastre ? Les régisseurs qui nous reçoivent, en l'absence de leur supérieur direct que l'on dit en déplacement à Bouaké depuis la veille, ne se font pas prier pour nous donner leur version des faits, le film de la folle journée qu'ils venaient de vivre. ... suite de l'article sur L'Inter