vendredi 26 fevrier 2016 par RFI

C'est la question à laquelle, après les onze années d'instruction, l'ordonnance de la juge Sabine Khéris du 2 février 2016 ne donne toujours pas de réponse : pourquoi le gouvernement français a-t-il tout fait pour empêcher l'arrestation des pilotes, auteurs du bombardement de Bouaké en Côte d'Ivoire, le 6 novembre 2004, qui a coûté la vie à 9 militaires français. L'attitude concertée des ministres Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier, dont la juge vient de solliciter le renvoi devant la Cour de Justice de la République, questionne toujours. Qu'ont-ils voulu cacher ?

Différentes hypothèses sont avancées. D'abord celle d'une France ne voulant pas que les projecteurs se braquent sur son action en Côte d'Ivoire et dans la région. Sans pilote, pas d'extradition, pas d'instruction et donc pas de procès qui aurait tourné au grand déballage , explique Thomas Hofnung, auteur du livre La crise ivoirienne.

La France fermait les yeux sur ce qu'il se passait au Togo, devenu une plaque tournante du trafic d'armes [en violation d'un embargo de l'ONU]. Paris savait que Laurent Gbagbo voulait en finir avec les rebelles, mais elle l'a laissé se réarmer , explique une source proche du dossier. Et pour cela, l'armée ivoirienne pouvait compter sur l'aide d'un ex-gendarme français, Robert Montoya, installé au Togo. Il a fourni à l'armée ivoirienne les 2 avions Soukhoi utilisés pour tirer sur la base française ainsi que l'équipage biélorusse , rapporte la juge Sabine Khéris dans son ordonnance du 2 février 2016. ... suite de l'article sur RFI

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