San Pedro ? La gendarmerie de San Pedro a saisi jeudi un camion transportant du sucre frauduleux qui venait d'être chargé dans un grand magasin au quartier DAFCI, où étaient stockées 200 tonnes de sucre illicite en poudre en provenance du Brésil, au moment où des contractuels étaient en train de changer les sacs d'origine de ce sucre pour les remplacer par des sacs de la société ivoirienne SUCAF.
Informé de façon anonyme dans la matinée de jeudi, le commandant de la 5ème légion de gendarmerie de San Pedro, Colonel Akpo Jules, a envoyé sur le terrain le groupe de cellule opérationnelle pour vérifier l'information sur ce trafic illicite.
Les éléments de la gendarmerie sont passés à l'offensive vers 16 heures pour arrêter la douzaine de travailleurs dans ce magasin, après avoir observé de longues heures durant toutes les man?uvres des fraudeurs.
Dans le magasin, les forces de l'ordre ont découvert une énorme quantité de sucre en poudre d'origine brésilienne, dans des sacs de 50 kg, avec l'épitaphe "COPERSUCAR". Les contractuels ont été pris sur les faits en train d'opérer les changements de sacs à l'aide d'un groupe électrogène, de balances à peser et de machines pour coudre les sacs.
Le commis chargé de superviser toutes ces opérations, Agbessi Kouadio, a déclaré travailler pour un dénommé Madou, qui aurait un magasin au grand marché de San Pedro. Agbessi a souligné ne pas savoir depuis quand ce trafic a commencé, mais a précisé avoir lui-même commencé à prendre part à ce trafic depuis trois mois, en qualité d'employé.
La marchandise frauduleuse, a-t-on expliqué, arrive dans une vingtaine de containers au port de San Pedro, où le patron Madou va les récupérer pour les stocker dans le magasin du quartier DAFCI, le temps de changer de contenants, les sacs. Mais pour le moment, Madou, le responsable de ce trafic reste introuvable, alors qu'il avait tenté par le biais de son commis de corrompre les gendarmes sur le terrain.
Du riz, également d'origine frauduleuse, dans des sacs de 50 kg, ont été saisis dans le même magasin et serviraient à couvrir la grande quantité du trafic de sucre, au cours des contrôles des camions sur les routes, en faisant croire qu'il s'agit de transport de riz. En effet, l'importation de riz est autorisée en Côte d'Ivoire, mais non de sucre parce que, note-t-on, la Côte d'Ivoire est autosuffisante en sucre, grâce aux sociétés de production installées sur place.
jmk/kam