mardi 1 mars 2016 par La Tribune Ivoirienne

L'affaire de la nouvelle assignation en justice qui s'est vite répandue hier lundi a été accueillie sans animosité par le camp Sangaré. Certains cadres que nous avons pu rencontrer chez Laurent Akoun qui a reçu en personne la convocation, ne semblaient pas être ébranlés outre mesure. Ils la raillaient tant elle leur paraît ridicule dans le fond.

Certes, mais à l'analyse, on est aussi curieux de savoir pourquoi depuis 2014 et au regard du contexte, le Fpi pro-Sangaré tarde à contourner l'étau judiciaire qui les contraint à une clandestinité qui ne dit pas son nom. Pascal Affi N'Guessan ne pèse peut-être pas grand-chose si on s'en tient à leur perception des choses, mais il n'en demeure pas moins que le président légal du Fpi conserve toute sa capacité de nuisance dans cette bataille pour le contrôle du Fpi.

Aussi longtemps qu'il se prévaudra des décisions de justice, il a toute latitude à impacter positivement ou négativement la vie du Fpi. Aussi longtemps qu'il conservera le titre de président statutaire, Affi sera l'interlocuteur crédible du Fpi dans ses relations avec le monde extérieur. Cela compte car en politique nul ne saurait prospérer dans l'autarcie. Affi N'Guessan est l'interlocuteur des diplomates étrangers comme il est sur le plan international, celui qui agit pour le compte du Fpi. Cela est une donnée indéniable.

Aujourd'hui, eu égard aux excellentes relations qu'ils ont avec Laurent Gbagbo, bien de hautes personnalités des milieux politico-diplomatiques ont sans doute envie de composer avec les pro-Sangaré.

Malheureusement, elles ne peuvent le faire de peur de froisser les autorités ivoiriennes qui ne reconnaissent pas cette tendance du Fpi. Sangaré a beau affirmer que ce n'est pas le pouvoir qui fait l'opposition mais, tant que son camp sera dans cette posture, il lui sera difficile de faire le nécessaire bond qualitatif.
L'enjeu et le contexte actuels doivent les inviter à mener la réflexion pour sortir de la quasi-clandestinité du moment, si tel est qu'ils le veulent.

La politique est une dynamique. Si pour les besoins de la cause, il fallait abandonner les trois lettres (Fpi) pour la formation d'un autre parti qui défend les idéaux gbagboïstes, pourquoi ne pas s'y mettre? Il est clair que ce sigle est toute une histoire, une identité. Mais la vie des organisations impose quelquefois des changements. A cette croisée des chemins, les pro-Sangaré doivent choisir le leur au risque de se condamner à un immobilisme inutile. Ce qui importe, c'est la ligne idéologique et non la dénomination.

SD

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