mercredi 2 mars 2016 par APA

Yamoussoukro (Côte d'Ivoire) - Le travail des enfants dans la cacaoculture en Côte d'Ivoire a régressé ces dernières années grâce aux acteurs intervenant dans la lutte contre ce phénomène, a annoncé, mardi, à Yamoussoukro, la Fondation International Cocoa Initiative (ICI, Initiative internationale pour le cacao) lors d'un atelier de renforcement des capacités de journalistes et communicants issus des médias nationaux et internationaux présents dans le pays.

Selon une enquête menée en 2011, "48% des enfants sont impliqués dans des travaux dangereux", a déclaré Frédéric Aka , responsable des formations à ICI, ajoutant qu'en "2013 ce pourcentage a baissé". "En 2013, ce sont 37,8% des enfants qui sont impliqués dans travaux dangereux", a poursuivi M. Aka au cours des travaux de cet atelier qui se déroule sous le thème , "quel rôle pour le journaliste dans la lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture en Côte d'Ivoire ?".

Pour Dr Martin N'guettia, Représentant le Comité interministériel de lutte contre la traite, l'exploitation et le travail des enfants (CIM), "le travail des enfants dans notre Pays régresse chaque jour un peu plus".

Auparavant, lors de la cérémonie d'ouverture de l'atlier, Euphrasie Aka, Représentante régionale de ICI en Afrique de l'Ouest et Centrale a souligné l'importance de ce thème qui ambitionne de montrer que le corps de métier de la quarantaine de participants (journalistes et communicants) a un "rôle essentiel et capital à jouer dans la lutte contre le travail des enfants".

Ce séminaire qui s'achève, jeudi, est organisé en collaboration avec le Comité national de surveillance de la lutte contre les pires formes du travail des enfants en Côte d'Ivoire (CNS) et le Conseil du Café Cacao.

Durant les trois jours, les participants vont approfondir leurs connaissances de la problématique du travail des enfants, particulièrement dans le secteur de la cacaoculture, afin de mieux appréhender leur responsabilité d'hommes des médias dans l'accompagnement objectif des actions de lutte contre cette ce phénomène.

"En choisissant de coupler cet atelier avec une visite de terrain, notre objectif est de vous permettre, non seulement, de mieux toucher du doigt la réalité complexe et l'interdépendante des contraintes du monde rural, mais également de constater les solutions modestes que notre Fondation, aux côtés de ses partenaires publics et privés, apporte modestement à l'amélioration des conditions socioéconomiques des communautés cacaoyères en général, et à la protection des enfants, en particulier", a expliqué Euphrasie Aka, également Coordonnatrice nationale de ICI en Côte d'Ivoire.

"Notre Fondation n'a pas la prétention d'apporter toutes les réponses à tous les besoins de toutes les communautés, vu les immenses défis du milieu rural du secteur du cacao, mais nous tirons une satisfaction modeste d'avoir expérimenté un modèle réaliste de développement communautaire basé sur la responsabilité partagée", a-t-elle ajouté.

Selon Mme Aka qui fonde beaucoup d'espoir dans cet atelier de renforcement des capacités des journalistes pour faire de cette catégorie d'acteurs des maillons essentiels dans le combat contre le travail des enfants, cette lutte "requiert l'engagement concerté et synergique de tous les acteurs".

La Fondation ICI créée en 2002, veut atteindre l'émergence des communautés cacaoyères prospères où les droits des enfants sont protégés, respectés et encouragés, et au sein desquels le travail des enfants est éliminé. Elle a à son actif 55 bâtiments scolaires, 349 classes entièrement équipées, 3918 table-bancs distribués, 1208 jugements supplétifs établis, 1532 kits scolaires distribués et 25 700 enfants ayant un meilleur accès aux infrastructures scolaires...

Le nombre d'enfants travaillant en Côte d'Ivoire dans la culture du cacao est d'au moins 300.000 et peut s'élever jusqu'à un million, selon la Fondation ICI, une organisation créée en 2002 par l'industrie du chocolat pour lutter contre le travail des enfants dans la filière.

La Côte d'Ivoire est considérée comme une importante destination régionale du trafic d'enfants en provenance des pays frontaliers, notamment le Burkina Faso et le Mali, afin de travailler dans les plantations de cacao. La Première dame Ivoirienne Dominique Ouattara, a signé en octobre 2013 avec son homologue burkinabè d'alors Chantal Campaoré, un accord de coopération entre les deux pays pour lutter contre la traite des enfants.

Avec une production annuelle de 1,75 million de tonnes, la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec environ 35% des parts de marché. Dans le pays plus de 7 millions de personnes vivent directement ou indirectement du cacao qui représente 15% du Produit intérieur brut (PIB) du pays.


LS

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