dimanche 27 mars 2016 par Alerte Info

Un groupe de juristes et analystes politiques ivoiriens a proposé dimanche, en prélude à la reforme constitutionnelle annoncée en Côte d'Ivoire, un régime parlementaire et l'instauration d'un Etat fédéral, au cours d'une conférence de presse à Grand-Bassam (à 43 km à l'est d'Abidjan).

En bordure de mer, face aux journalistes, Geoffroy-Julien Kouao, Carelle Bohoui et Séraphin Prao ont pendant une demi-heure expliqué leurs propositions qui devraient, selon eux, permettre à la Côte d'Ivoire de répondre aux défis'' du chômage et du terrorisme.

D'entrée, ils ont affirmé que leurs propositions visaient à participer à la construction de l'édifice théorique de la reforme constitutionnelle'' annoncée qui ne peut être la seule affaire de l'exécutif''.

Selon leur porte-parole, Geoffroy-Julien Kouao, le régime présidentiel adopté par la Côte d'Ivoire depuis son indépendance en 1960 a montré ses limites'' et est obsolète''.

Pour lui, le régime présidentiel, perpétue et entretient le culte de la personnalité'' et la concentration du pouvoir entre les mains d'une seule personne''.

Toutes les crises ivoiriennes de 1995 jusqu'à aujourd'hui sont parties de l'élection présidentielle donc de la lutte pour le pouvoir parce que le poste présidentiel est un poste quasi-divin en Côte d'Ivoire'', a-t-il précisé.

Comme la plupart des grandes démocraties occidentales'', M. Kouao a, avec ses camarades, préconisé un régime parlementaire afin de permettre une gestion collégiale du pouvoir d'Etat pour mutualiser les intelligences et rapprocher davantage le pouvoir des populations''.

Interrogé sur les avantages pour la Côte d'Ivoire de passer de la forme d'un Etat unitaire à un Etat fédéral, M. Kouao a cité les exemples des Etats-Unis, de l'Allemagne, du Brésil, de l'Afrique et du Nigéria.

Les performances économiques et politiques de ces pays suffisent pour montrer la pertinence d'une telle option'', a-t-il justifié.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé en décembre l'organisation d'un référendum constitutionnel en 2016 pour extirper'' de la loi fondamentale les articles confligènes''.

Certains articles de la constitution, notamment l'article 35, fixant les conditions d'éligibilité à la présidence la république a été pendant plusieurs années, source de division et de tensions politiques dans le pays.

Mais pour M. Kouao, un référendum n'est pas nécessaire si les changements dans la constitution devraient porter uniquement sur l'instauration d'un poste de vice-président ou la modification les conditions d'éligibilité du président de la république.

Une simple révision constitutionnelle suffirait'', a-t-il expliqué, invitant le gouvernement à prendre en compte (leurs) propositions et à ouvrir le débat sur la question''.

Serge Alain KOFFI

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