mercredi 6 avril 2016 par RFI

Dans un rapport publié mercredi 6 avril, le Fonds mondial pour la nature (WWF), pousse un cri d'alarme. Sur les 229 sites naturels inscrits au Patrimoine mondial, 114 sont menacés par les activités de l'homme.

Les forêts humides de Madagascar, la réserve animalière de Selous en Tanzanie, le célèbre Machu Picchu au Pérou, ou encore le Grand Canyon aux Etats-Unis : tous ces lieux classés au patrimoine mondial de l'Unesco sont en danger, d'après l'organisation non gouvernementale WWF, qui lutte pour sauver la planète.

Les activités humaines mettent en danger les lieux

Sur les 229 sites naturels inscrits au Patrimoine mondial, 114 sont concernés par des activités industrielles néfastes , déplore l'ONG dans son rapport. L'homme fait donc peser une menace directe sur ces lieux naturels, via l'exploration et l'extraction pétrolière et gazière, l'exploitation minière, l'exploitation forestière illégale, la création de grandes infrastructures, la surpêche et la surexploitation des ressources en eau .

La WWF rappelle par exemple qu'en Espagne, le parc national de Doñana, a été victime en 1998 d'une vaste pollution par des déchets miniers. Or, en 2015, le gouvernement espagnol a de nouveau octroyé des droits d'exploitation à une compagnie mexicaine. Problématique lorsque l'on sait que chaque année, ce sont des milliers d'oiseaux migrateurs qui viennent trouver refuge dans ce parc andalou.

Le tourisme de masse est également en cause. Le récif de Belize, en Amérique centrale, souffre par exemple de la construction de stations balnéaires sur les côtes du petit Etat.

On ne protège pas uniquement des espèces ou des espaces

C'est assez dramatique puisque, d'un côté, on essaie de mettre en place des aires protégées pour ces sites, et de l'autre, les hommes les mettent en péril et les détruisent , soupire la directrice France de WWF, Isabelle Autissier.

En danger notamment, le plus ancien parc national d'Afrique, celui des Virunga. 790 000 hectares où cohabitent lions, gorilles, éléphants et hippopotames. Quand on implante des installations pétrolières au c?ur d'un parc naturel, avec les risques de pollution, avec des routes qui vont amener des braconniers et une perturbation de tout l'éco-système, c'est calamiteux , peste Isabelle Autissier.

Problème, la WWF n'a aucun pouvoir de contrainte sur les Etats, tout juste peut-elle les rappeler à l'ordre. Il y a pourtant urgence à agir, alerte la WWF : 90% des sites protégés créent de l'emploi et sont favorables aux populations locales, fait remarquer Isabelle Autissier. On n'est donc pas uniquement dans la protection des espèces ou des espaces, on protège également la vie des hommes.

La dégradation de ces lieux remet en cause les bénéfices économiques qui en découlent. Onze millions de personnes dépendent directement des retombées économiques de ces 114 sites menacés. ... suite de l'article sur RFI

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