mercredi 18 mai 2016 par L'intelligent d'Abidjan

A l'audience du mardi 17 mai 2016 du procès couplé de l'ancien président, Laurent Gbagbo, et du présumé leader de l'ex-galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale (Cpi), la présentation d'une vidéo par l'accusation et des déclarations du témoin P 369, un chercheur de Human Rights Watch (Hrw), ont été compromettantes pour les deux Ivoiriens détenus à La Haye.
Me Park, substitut de la procureure de la Cpi, qui a conduit l'interrogatoire de l'accusation au témoin P 369 a fait diffuser un élément-vidéo remontant aux mots d'ordre donnés par Blé Goudé au plus fort de la crise postélectorale de 2011. Dès maintenant, l'ordre que je vous donne () est que quand vous retournez dans vos quartiers, vous devez empêcher l'Onuci (Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire, Ndlr) de circuler. Deuxièmement, en retournant dans vos quartiers, vous devez contacter un président de quartier, vous devez vous réunir pour savoir et vérifier les entrées et les sorties dans vos quartiers, et dénoncer toutes les forces étrangères qui viennent dans vos quartiers , donne comme instruction Blé Goudé aux jeunes patriotes'' dans un extrait-vidéo d'un journal télévisé. S'arc-boutant sur cette vidéo et une autre dans laquelle le présumé leader de l'ex-galaxie patriotique donne les mêmes consignes et déclenche la procédure d'auto-défense des jeunes patriotes'' dans les quartiers et les sous-quartiers d'Abidjan, Me Park relance son interrogatoire au témoin à visage découvert, P 369, en lui demandant pourquoi il a choisi lui-même ces extraits diffusés, tout en lui recommandant de ne pas donner ses opinions. Je crois que tout le monde voit le but de cette question. J'aimerais poser une question à ma cons?ur. En quoi est-elle intéressée de faire voir des extraits validés par le témoin qui dit : oui, je les vus''. Et comme vous le releviez justement, vous n'êtes pas le seul à les avoir vus. En quoi ces extraits nous intéressent-ils ? En quoi ? Ce qui nous intéresserait est de savoir tout ce qui s'est passé, tout ce qui s'est dit ce jour-là. () En quoi cela nous intéresse-t-il, sinon en ce qui concerne l'accusation, via ce témoin qui a vu les choses à travers un site Web, qui en est certaine ? En quoi cela nous fait-il progresser ? , a objecté Me Emmanuel Altit, l'avocat principal de Gbagbo, visiblement embarrassé par la présentation de ces deux vidéos. Me Alexander Knoops, l'avocat principal de Blé Goudé, lui a aussitôt emboîté le pas.
Intervenant dans ce débat, Cuno Trafusser, le juge-président, fait savoir qu'il a du mal à comprendre l'importance de ces vidéos pour le prétoire. Je vais laisser tomber. Parlons maintenant de vos missions à Abidjan , a indiqué par la suite Me Park au chercheur de Hrw.
Dans le cadre de ses missions effectuées dans plusieurs quartiers d'Abidjan (Abobo, Yopougon, Koumassi, Marcory, Cocody) en janvier 2011, le témoin a affirmé avoir reconnu à plusieurs postes de contrôle des forces proches de Laurent Gbagbo. A Cocody, autour de la Rti, c'étaient des forces de sécurité en uniforme. A l'époque, ces postes étaient sous le contrôle des forces loyales à M. Gbagbo. Donc, c'étaient des postes de sécurité qui étaient tenus par des forces de sécurité de M. Gbagbo. Ils étaient en uniforme militaire et portaient des rangers. Ceux qui étaient autour de la Rti avaient la tenue, le camouflage bleu des gendarmes , a confié le chercheur de Hrw, à propos de l'identification des personnes qui tenaient des points de contrôle, théâtres de violences et d'éventuels crimes contre l'humanité durant la crise postélectorale de 2011.
Alex A

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