vendredi 20 mai 2016 par Cote d'Ivoire Economie

L'Agence d'Etudes et de Promotion de l'Emploi (AGEPE) révèle que les jeunes de moins de 35 ans, qui constituent plus de 64% de la population, sont frappés d'un taux de chômage estimé à environ 25 %, c'est-à-dire le ¼ des forces vives du pays. La situation reste inquiétante malgré les efforts engagés par l'Etat.

Si l'impact des crises qui ont secoué la Côte d'Ivoire est réel, il n'en demeure pas moins que le chômage a été aussi accentué par l'accroissement démographique, l'incapacité du marché de l'emploi à absorber les vagues successives de diplômés qui sortent chaque année du système éducatif, et l'inadéquation de la formation aux nouvelles exigences de ce marché de l'emploi. Dans les années 1980, les différents Plans d'Ajustement Structurels (PAS) en Côte d'Ivoire ont eu pour conséquence une réduction significative de la part de l'Etat dans le jeu économique du pays. Aujourd'hui c'est le secteur privé qui dynamise l'économie, mais il devient difficile pour ce secteur de jouer efficacement son rôle, vu que les crises politiques et socioéconomiques qui se sont succédé ont contribué à accroitre le risque ambiant, ce qui n'incitent pas les opérateurs économiques à faire des investissements, et donc à se projeter dans l'avenir, faute de visibilité. Dans ces conditions, il est devenu difficile pour les entreprises de recruter.

Quelle solution pour le jeune ?

Alors, que faire lorsqu'après avoir fait des études, un jeune n'a pas pu se faire embaucher en raison du contexte qui prévaut ? La solution entrepreneuriale reste l'option qui s'offre à cette jeunesse lorsqu'elle rencontre le chômage à la sortie du système éducatif. Malheureusement la Côte d'Ivoire fait face au problème d'un cadre politique, économique, juridique et fiscal inadéquat à l'entreprenariat. Il revient de façon persistante que le poids de la fiscalité décourage la création d'emploi en Côte d'Ivoire. Le cadre financier quant à lui dévoile des conditions d'emprunts bancaires inefficaces pour impulser une dynamique entrepreneuriale. L'insécurité et la corruption dans les administrations constituent un surcoût important pour quiconque choisit de se lancer dans la création d'entreprise en Côte d'Ivoire. Le problème de la dette intérieure qui reste impayée n'est pas fait pour soutenir et encourager les entreprises.

De la création de l'OMOCI, l'ONFP, le FNS

Le gouvernement ivoirien ne reste pas pour autant passif. Depuis 1953, il essaie de mettre en place des structures chargées de promouvoir l'emploi dans toutes ses dimensions. L'Office de la Main d'?uvre de Côte d'Ivoire (OMOCI) crée en 1953 fera place à l'AGEPE en 1993. De 1978 à 1991, un projet pilote de formation par apprentissage conduit par l'ex Office Nationale de la Formation Professionnelle (ONFP) va déboucher, en 1996, sur le programme interministériel dénommé Programme d'Absorption des Jeunes Déscolarisés (PAJD). C'est dans la même veine que naîtra le Projet de Redéploiement de la Formation par Apprentissage (PRFA) en 1996, dont la tutelle fut confiée à l'AGEFOP. Plus récemment, en 2003, l'Etat créé le Fonds National de Solidarité (FNS) avec pour but le soutien à l'entreprenariat des jeunes en finançant des projets viables. Autant d'initiatives gouvernementales en faveur de l'emploi jeune mais aux résultats maigres. Peut-être qu'il faudra revoir toute la politique de l'emploi, tout simplement.

Jean-Claude ACKE

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