mardi 7 juin 2016 par Notre Voie

La secrétaire générale et porte-parole du Front populaire ivoirien (Fpi), Agnès Monnet, a été auditionnée, hier, au 10ème cabinet d'instruction, à la Cellule spéciale d'enquête et d'instruction, à Cocody-Angré, de 10h30min à 11 h. La numéro 2 du parti à la rose s'est expliquée, à la demande du juge, sur la mort de Désiré Tagro, l'ancien secrétaire général de la présidence, assassiné le 11 avril 2011, à l'occasion de l'arrestation du président Laurent Gbagbo.
Selon les informations de source concordantes, l'audition a tourné autour de la position du Front populaire ivoirien dans l'affaire des écoutes téléphoniques du président de l'Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro. En effet, en novembre 2015, la presse nationale s'était fait largement écho d'un entretien téléphonique entre M. Soro et l'ancien ministre de l'Intérieur burkinabé, Djibril Bassolé. Le chef du parlement ivoirien a conseillé à son interlocuteur de régler le cas du ministre Salif Diallo et du président Chérif Sy, président de l'Assemblée de transition au moment des faits. Il ajouta, à titre d'exemple : Est-ce que toi, tu t'imagines que nous, on aurait pu faire ce qu'on est en train de faire si Tagro et IB étaient vivants ?. Evidemment, le Front populaire ivoirien n'a pas laissé passer ce fait sans réagir.
Le parti s'était saisi de ces déclarations et avait décidé de porter plainte contre Guillaume Soro pour l'assassinat de son éminent cadre. Et le 13 novembre 2015, il a effectivement saisi le procureur de la République. Ce dernier a fait savoir que l'Etat de Côte d'Ivoire avait déjà ouvert une information judiciaire sur l'assassinat de l'ancien secrétaire général de la présidence de la République, l'ex-ministre Désiré Tagro. Selon des sources proches du dossier, c'est dans ce cadre que Mme Monnet, en sa qualité de secrétaire générale, porte-parole du Fpi, a été entendue par la Cellule spéciale d'enquêtes et d'instructions, mise en place par le pouvoir Ouattara après la crise post-électorale de 2010-2011.
Le juge a donc voulu en savoir davantage sur la position du Fpi sur cette affaire, quels ont été les fondements de l'accusation du parti et s'il a des preuves pour soutenir son accusation. C'est là quelques-unes des préoccupations du juge qui ont filtré de l'audition de l'ancienne maire de la comme d'Agou, dans le département d'Adzopé. Mme Monnet était assistée de son conseil, Me Géraldine Odéhouri.

César Ebrokié

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