mercredi 8 juin 2016 par Notre Voie

Un temps pour réfléchir avant la prise d'une décision. C'est la réponse des guides religieux ivoiriens à Alassane Ouattara, au sortir de la rencontre tenue hier, à la salle des Pas perdus, au palais présidentiel sis au Plateau. Cette rencontre, rappelons-le, s'inscrivant dans le cadre des consultations entreprises par le chef de l'Etat dans la perspective de l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Nous avons écouté. Nous allons nous retirer, réfléchir ensemble et, après, faire parvenir les fruits de notre réflexion, a affirmé Monseigneur Alexis Touably, président de la Conférence des Evêques catholiques .
Même son de cloche chez les chrétiens célestes. Je veux que la Côte d'Ivoire soit un pays de paix. Et la paix, c'est Dieu ! Nous sommes d'accord avec le président pour voir dans ce contexte la proposition qui peut être faite et qui puisse permettre d'aller de l'avant. Nous l'avons écouté et nous lui avons demandé qu'il nous donne encore quelques jours, on va se concerter et lui donner la réponse, a dit le Senior Ediémou Jacob.
Comme s'ils s'étaient concertés, les responsables de la communauté musulmane ont abondé dans le même sens Nous sommes satisfaits de cette rencontre. Nous avons félicité Monsieur le président de la République pour cette initiative et nous avons dit que nous l'encourageons à persévérer dans cette voie afin de doter la Côte d'Ivoire d'une Constitution consensuelle. Etant donné que nous n'avons pas eu le temps de préparer nos propositions, nous lui avons demandé l'autorisation de nous accorder encore quelques jours pour que nous puissions lui faire parvenir nos propositions par écrit. Nous avons prié pour la Côte d'Ivoire parce que nous sommes dans le Ramadan, le mois sacré de pardon, de solidarité et de partage. Nous avons prié non seulement pour le chef de l'Etat et ses collaborateurs mais pour toute la Côte d'Ivoire, a martelé Ousmane Diakité, le secrétaire exécutif du Cosim.
Les chefs traditionnels, par contre, ont plutôt manifesté leur soutien à Alassane Ouattara au lieu de faire des propositions constructives pour enrichir le débat. Le responsable de la Chambre des rois et chefs Nanan Dodo Ndépo est allé droit au but. Le président de la République peut de manière tout à fait valable prendre l'initiative de l'élaboration d'une nouvelle Constitution. S'agissant des conditions d'éligibilité, nous avons pensé qu'il fallait les simplifier dans l'intérêt de la paix et mettre en avant la nationalité pour permettre à tout Ivoirien de naissance de briguer la magistrature suprême. S'agissant de nouvelles institutions, nous avons pensé qu'il serait judicieux que nous ayons effectivement un poste de vice-président. Estimant, quelle que soit la valeur qu'on pourrait leur attribuer, que les femmes doivent être prises en compte de même que la jeunesse. Toujours sur l'éligibilité, nous avons dit que le mandat de 5 ans était une bonne période qu'on pouvait retenir deux mandats successifs compte tenu de ce que nous souhaitons aussi que l'âge de l'éligibilité soit ramené de 40 ans à 35 ans peut-être pour coupler ça avec la possibilité de tout candidat, si les conditions l'exigent après deux mandats, de pouvoir briguer un autre mandat. Nous avons souhaité naturellement qu'à la suite de ce que le président a toujours dit, à savoir que la Chambre nationale des chefs et rois traditionnels doit être une institution, cela s'inscrive dans la Constitution de manière à ce qu'elle devienne une institution, avancera Sa Majesté Désiré Tanoé, président de la Chambre des rois et chefs traditionnels.
Nanan Dédo Didas ne dira pas le contraire ! Nous voulons saluer le président de la République qui est un fils de roi et petit-fils de roi. D'ailleurs, il s'adapte à toutes les situations. Il consulte la population avant de prendre les grandes décisions. Nous partageons toutes les propositions qu'il a faites pour qu'il y ait la paix dans ce pays. Dans la vie, celui qui est devant voit des choses que vous ne voyez pas. Il a fait des propositions et nous en tant que chefs, garants de la paix, nous ne pouvons que le suivre. Nous avons réfléchi les 6 et 7 juin derniers avant de prendre position.

César Ebrokié

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