lundi 13 juin 2016 par Le Quotidien d'Abidjan

De réels risques de dépôt de bilan planent sur les banques publiques nationales. Ce à cause de la réforme du secteur des banques nationales initiée par le régime d'Alassane Ouattara.

Toutes les banques nationales publiques pourraient disparaître d'ici peu si l'Etat venait à appliquer intégralement sa réforme du secteur des banques publiques qu'il a initiée depuis 2011. Elles sont au nombre de six (6) banques concernées par cette réforme. Il s'agit de la banque nationale d'investissement (BNI), de la banque de l'habitat de la Côte d'Ivoire (BHCI), de la banque pour le financement de l'agriculture (BFA) et de Versus banque et de la caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE). Toutes ces banques dont l'Etat détient la majorité des parts, vont être cédées au privé. Il s'agit pour l'Etat à travers cette réorganisation du secteur des banques publiques, de réduire ses participations dans lesdites banques. C'est depuis 2011, date de l'accession d'Alassane Ouattara à la tête du pays que ce projet a commencé à germer dans l'esprit des nouveaux tenants du pouvoir en Côte d'Ivoire. Pourtant toutes ces banques créées pour la plupart sous Laurent Gbagbo pour permettre à d'appuyer certains secteurs de l'économie nationale n'étaient pas déficitaires à l'avènement de Ouattara. C'est le cas de la BFA créée pour financer l'agriculture, la BNI pour accompagner les PME-PMI et la BHCI pour financer le secteur de l'habitat. Curieusement, c'est en pleine politique de promotion du logement en Côte d'Ivoire que la BHCI est visée par un projet de privatisation. Plusieurs autres banques dont Versus bank et la CNCE sont dans le viseur du pouvoir pour être cédées au privé. Selon le rapport du cabinet PricewaterhouseCoopers, recruté en 2013 par l'Etat de Côte d'Ivoire et cité par Jeune Afrique, la BNI, la CNCE et la BHCI devraient garder leur statut de banques publiques. Mais dans la suite des choses, les données ont tourné autrement et ces institutions financières ont basculé dans le registre des banques à privatiser. L'un des socles du programme de gouvernement est l'accès à l'habitat , a confié une source à Jeune Afrique. Cette mise à mort programmée des établissements bancaires publics nationaux par le régime met à nu, l'incapacité des dirigeants à trouver des solutions idoines aux difficultés des banques publiques. Pis, c'est une démission et un abandon du secteur bancaire national aux mains des seules puissantes multinationales. Lesquelles expatrient les bénéfices de leurs activités dans leurs pays respectifs au détriment de l'économie nationale. En privatisant toutes les banques publiques, c'est le c?ur de l'économie nationale qui est ainsi cédé à des opérateurs privés.

Rodolphe Flaha

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023