mercredi 15 juin 2016 par Soir Info

Des ex-combattants démobilisés, vivant à Bouaké, ne sont pas contents de leur vie actuelle. Cette vie qu'ils mènent et qu'ils considèrent comme un chômage chronique , ils le disent à qui veut l'entendre, ils n'en veulent plus.
Pour eux, la solution qui convient aujourd'hui à leurs problèmes, c'est de leur trouver du travail. Aussi, envisagent-ils d'entamer des actions les jours à venir, pour se faire entendre.
Jeudi 9 juin 2016. Dans des locaux délabrés d'un patrimoine de l'Etat de Côte d'Ivoire, situé au quartier commerce, à quelques pas du siège du Rassemblement des républicains (Rdr, parti au pouvoir), sont rassemblés des ex-combattants démobilisés. C'est leur bureau. Il est pratiquement 8 h 45, et ils sont déjà une bonne douzaine dont trois femmes, à être présents. Assis autour de leur chef, Kaba Sory, président de l'Association des démobilisés de Côte d'Ivoire (Adci), ils méditent sur leur avenir. La mine renfrognée, ces ex-combattants démobilisés, qui ont pourtant perçu leurs filets de réinsertion de la part de ex-Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (Addr), se disent convaincus que leur  papa , le président Alassane Ouattara ne les abandonnera pas. Sans porter de gants, Kaba Sory ouvre les  hostilités , et plante le décore.  Je suis toujours le président de l'Adci. C'est une association que nous avons créée depuis 2007. On se retrouve toujours ici parce que la réinsertion n'a pas marché. On avait voulu manifester un moment pour montrer au président de la République que la réinsertion n'a pas marché, mais on a dû surseoir à cette idée pour l'heure , soutient M. Kaba. Revenant sur le filet de réinsertion évalué à 800 mille F Cfa, que chaque ex-combattant a perçu pour monter une  affaire  afin d'être réinséré dans la société, le président des ex-combattants démobilisés affirme que cette somme d'argent ne leur a pas profité.  Personne ne travaille parmi nous. Quand ils ont créé la Cellule de coordination et de suivi de la réinsertion (Ccsr), ils ont mené leurs enquêtes, et ils ont compris qu'aucun ex- combattant ne travaillait à ce jour. Vous me parlez des 800 mille F Cfa qu'on a reçus comme filet de réinsertion ? Ce que vous ne savez pas, c'est qu'ils nous ont payé ces 800 mille F Cfa en monnaie de singe. Une fois qu'on vous paye 300 mille F Cfa, il faut attendre six mois, avant d'avoir 200 mille F Cfa, et quatre mois après, on vous paye le reste , dénonce-t-il. Et de se tourner vers le premier des Ivoiriens : Nous faisons confiance au président de la République. Et, nous savons qu'il nous trouvera quelque chose à faire. Nous savons qu'il nous comprend. Nous demandons des emplois, et non pas de l'argent. Je vous ai dit que les 800 mille F Cfa ont été payés en monnaie de singe. Quelqu'un qui sort d'une crise de 10 ans, comment peut-il s'en sortir avec ça ? Il doit payer son loyer, il doit soigner sa famille, il doit se nourrir Comment fera-t-il ? .  Certains ont essayé de gérer leur argent, mais à dire vrai, rien n'a marché. Ils devaient aux propriétaires de leurs maisons, ils devaient à leurs proches. Sur 74 000 ex-combattants, ceux qui ont réussi avec cette somme d'argent, c'est ceux qui ont été aidés par leurs propres parents. Sinon, je vous dis qu'aucun ex- combattant n'a pu réussir avec ces 800 mille francs , persiste Kaba Sory. ... suite de l'article sur Soir Info

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