lundi 20 juin 2016 par Notre Voie

La consultation intersectorielle des décideurs et des partenaires des pays francophones à Abidjan a pris fin jeudi avec comme proposition originale, l'investissement dans la pharmacopée africaine. Selon les consultants venus de plus de 20 pays francophones africains, il faut assurer la formation, l'investissement et l'industrialisation du secteur de la pharmacopée africaine. On sait que, selon le ministère de la Santé ivoirien, 80% des patients commencent d'abord par consulter un tradipraticien avant de se rendre à l'hôpital. Si ce secteur est modernisé et industrialisé grâce à des investissements publics et privés, par exemple, nul doute que ce sera un important gisement d'emplois au bénéfice de la population. C'est à juste titre que pour le financement de l'industrialisation de la pharmacopée, de l'achat du matériel pour les hôpitaux, des plans pluriannuels de développement des ressources humaines en santé, la consultation a recommandé la promotion des financements de type partenariat public privé, la mise place de financements innovants.
En outre, elle recommande que les Etats soient engagés au plus haut niveau à financer les ressources humaines en santé en faisant de la santé une priorité nationale. C'est bien de créer de nouveaux emplois mais, il est nécessaire de consolider ceux qui existent déjà. A ce titre, les participants à la consultation multisectorielle de la Commission de haut niveau sur l'emploi en santé et la croissance économique ont proposé de renforcer les emplois existants via le renforcement des systèmes d'informations sanitaires, en particulier relatifs aux ressources humaines en santé. Mieux, les consultants se sont intéressés au cadre de vie social des agents de santé. Ils proposent d'inscrire l'investissement dans les emplois en santé dans une politique plus large d'investissement dans les infrastructures de base (éducation, transport, protection sociale) pour assurer la motivation et la performance des agents de santé.
En effet, à la cérémonie d'ouverture, le mercredi dernier, Raymonde Goudou Coffie, ministre ivoirien de la santé, avait témoigné son impuissance devant les retours massifs des agents de santé affectés à l'intérieur du pays dans la capitale économique Abidjan et ses environs. Et c'est le cas dans plusieurs pays africains, a-t-elle soutenu. D'où la proposition de favoriser le développement régional intégré des zones déficitaires en ressources humaines en santé (...) améliorer les motivations financières et non financiers : salaire, logement, compétences des ressources humaines en santé.

L'ensemble de ces propositions et bien d'autres vont compléter le rapport général de l'Oms sur la question qui sera présenté en septembre prochain à l'Onu. La Commission de Haut niveau sur l'emploi en santé et la croissance économique est présidée par les président François Hollande (France) et Jacob Zuma (Afrique du Sud).

Coulibaly Zié Oumar

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