mercredi 29 juin 2016 par Jeune Afrique

De passage à Paris il y a quelques jours, le président du Front populaire ivoirien (FPI), chef de file de l'opposition ivoirienne, a beaucoup travaillé à l'image de son parti. Plus offensif que jamais, il a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Son message, au fil des rencontres avec les médias, les militants et les acteurs institutionnels français n'a pas varié : le FPI est prêt pour un nouveau départ et participera aux prochaines élections législatives. Il est également revenu sur les divisions qui minent toujours son parti et sur ces frondeurs qui contestent sa légitimité depuis plusieurs mois.

Jeune Afrique : Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé se poursuit à La Haye et il risque d'être très long. Que pensez-vous de son déroulement jusqu'ici ?

Pascal Affi N'Guessan : Nous le déplorons. C'est un spectacle humiliant, frustrant, qui cristallise les ranc?urs au sein de la société ivoirienne. Une image dégradante, dont la Côte d'Ivoire n'a pas besoin à l'heure actuelle. Dès le début, nous avions dit que le problème n'était pas d'ordre pénal. Après la crise que nous avons vécue, il aurait fallu traiter le problème sous un autre angle, avoir recours à une justice transitionnelle. C'est dans ce sens que nous avons proposé les États généraux de la République comme cadre idéal, permettant aux Ivoiriens de faire la lumière sur les événements d'hier tout en leur permettant de se réconcilier.

Simone Gbagbo est jugée à Abidjan. Le FPI peut-il surmonter ses divisions tant que ces deux procès seront en cours ?

Ces procès auront toujours un impact sur notre formation, c'est évident. En termes de dispersion des énergies, notamment. On ne peut pas suivre les procès, se préoccuper du sort du président Gbagbo et être concentré sur le travail de rassemblement, de restauration du parti, de participation à la vie politique du pays. D'ailleurs, ce que l'on appelle la fronde interne n'est qu'une manifestation de cette dispersion des énergies.

Une dispersion qui va sans doute vous amener à vous présenter en ordre dispersé aux prochaines législatives

Nous travaillons à éviter cela. Nos camarades, qui à cause des différents défis auxquels nous sommes confrontés ont pensé qu'il y avait une autre voie, se rendent bien compte qu'en définitive la participation à la vie nationale est incontournable. Cela a été une erreur stratégique de leur part, une faute politique grave. Mais dans la vie politique, on peut commettre des erreurs d'appréciation, d'analyse. Le tout est d'en prendre conscience à un moment donné. Pour eux, ce moment-là est arrivé.

Ils peuvent aujourd'hui reprendre leur place, sans frais, sans dommages. Si certains sont capables de nous faire gagner des sièges de députés, nous sommes prêts à les soutenir. À la suite du dernier comité central, nous avons d'ailleurs mis en place, un groupe de contact de cinq membres, chargé de mener des actions d'approche vers eux, pour que l'on aille ensemble à ces législatives, et ensuite au Congrès du parti. Je pense qu'ils vont saisir cette occasion, car il n'y a pas d'autres solutions. Vont-ils créer un autre parti ? Cela serait suicidaire. Ils sont des militants du FPI et ne l'ont jusqu'à présent jamais renier. Notre porte est ouverte. ... suite de l'article sur Jeune Afrique

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