jeudi 30 juin 2016 par Afrkipresse.fr

"En matière des Droits de l'Homme, ça ne va pas dans notre pays -la Guinée". Tel est l'aveu 'd'impuissance' fait par le ministre guinéen de la Justice, Garde des sceaux, maître Cheik Sako.
À l'occasion de la célébration de la journée internationale de soutien aux victimes de torture le 27 juin, il a affirmé qu'il "ne faut pas avoir honte de le dire. Quand ça ne marche pas, il faut le dire. Surtout, il ne suffit pas de le dire, mais il faut faire un effort pour avancer".
C'est oser de le dire, étant membre du Gouvernement en Guinée. Mais lui, il estime qu'il a le droit et le devoir de l'affirmer, "pour sauver son image".
"Moi je suis membre du gouvernement mais je le dis. Il y a des pays où on ne dit rien. C'est le vase clos entre les citoyens du pays. Ça tourne en rond, rien ne bouge et les gens meurent petit à petit. Mais quand ça ne va pas, il faut le dire", insiste-t-il.
"Pourquoi avoir honte ?", s'interroge Me Sako qui demande de ne pas croiser le bras : "Il faut lutter pour faire bouger les choses".
Face aux représentants des services de Sécurité, des organismes onusiens et d'ONG de défense des droits humains, le Garde des sceaux a affirmé que l'histoire de la Guinée reste marquée par des "violences graves répétées, massives des Droits de l'Homme"
Pour changer cette "mauvaise image" du pays, il souhaite l'implication de tous les acteurs à tous les niveaux.
"Ce n'est pas un hasard qu'on a mis en place un ministère des Droits de l'Homme qui est devenu le ministère de la citoyenneté. Il fallait quand même oser le faire. Certes ce n'est pas parfait, ça avance à pas de caméléon. Si on ne fait rien dans ce domaine, a-t-il prévenu, on va tous disparaître petit à petit, par des forces que j'appellerai occultes, invisibles, mais qui sont en réalité parmi nous".
Pour illustrer son propos sur l'existence de la torture en Guinée, le ministre Sako note le récent cas torture infligée à un citoyen par des agents de la brigade anti-criminalité dans un commissariat de Ratoma -Conakry-.
"Ce jeune homme qui a été torturé par les forces de sécurité n'était pas un saint puisqu'il venait d'attaquer une brave famille avec des armes. Mais ce n'était pas une raison de le torturer non plus. Quand il a été conduit à la maison d'arrêt, on a eu beaucoup de pression au niveau du ministère de la justice."
"Mais, rassure-t-il, moi je ne cède pas aux pressions. Il faut que ce soit clair pour tout le monde. 'Je m'adresse aux deux blocs politiques'-mouvance et opposition-. Le jour qu'on n'a plus besoin de moi, on va me remercier".
Me Cheick Sacko, visiblement touché, souligne: "il faut que ça soit clair, dans tous les cas de figure, un acte de torture est prohibé, condamné jusqu'à la dernière ligne."

Source : afrkipresse.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023