jeudi 14 juillet 2016 par Notre Voie

La désolation et la colère. Ce sont les sentiments qui animaient hier matin les commerçantes et les tenanciers de maquis sur l'espace plein-air situé derrière les hangars des vendeuses de porcs appelé communément Gabriel gare , à Yopougon. Au moment de notre passage hier, ce sont des ramassis de chevrons et des amas de tôles entassés çà et là, sur un terrain vague qui sert de restaurants et de maquis de fortune. Nous avons été informées il y a quelques mois par la mairie de Yopougon qu'elle voulait déguerpir les commerçantes situées sur les abords de cette voie secondaire et sur ce terrain. Puisque selon des sources, la mairie voulait céder ce terrain à une compagnie de transport, Abass transport, dit-on. Lorsque nous nous sommes plaints auprès des responsables municipaux, ceux-ci ont dit que c'était faux. A notre grande surprise, le 30 juin dernier, ils ont envoyé des mises en demeure de déguerpissement. Et malgré notre opposition, car ce sont nos activités de vente de poissons et de poulets braisés, de commercialisation de boissons alcoolisées comme le Koutoukou et la bière, qui nous permettent de nous occuper de nos nombreuses familles, la mairie est passée à l'acte hier matin à 9h (mardi dernier, Ndlr) en cassant tout ici. Nous sommes désespérées. Et dire que c'est ça l'émergence en appauvrissant les braves vendeuses que nous sommes, mon ?il !, s'est indignée dame Amenan Angèle, tenancière d'un maquis de fortune qui a soutenu que ses deux réfrigérateurs, ses matériels et son local ont été endommagés. Elle a ajouté que ce sont près de 500 commerçantes qui sont ainsi jetées à la rue après l'opération de déguerpissement de la mairie de Yopougon.
A en croire des sources, la mairie estime que l'espace déguerpi est un domaine public qui faisait l'objet d'une occupation provisoire. Et face à l'occupation anarchique des trottoirs en ces lieux réputés pour un nid de bandits et de drogués, il était temps de faire le ménage.

Didier Kéi