jeudi 14 juillet 2016 par Ministères

Ouvert le Vendredi 08 Juillet 2016, à Kigali au Rwanda, la troisième rencontre du Groupe de haut niveau sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes organisée en prélude au 27eme sommet des Chefs d'Etat de l'Union Africaine s'est penchée sur divers thèmes. Les participants qui sont les Ministres et experts de l'Union Africaine en charge de la promotion du genre et de celle de la femme ont ainsi abordés différents thèmes à savoir :
- Financement et responsabilisation pour l'égalité des sexes qui a mis en évidence le rôle prépondérant de la femme à la réalisation de l'autonomisation financière de l'UA dans le cadre de la mise en ?uvre des actions en faveur de l'égalité de genre ;

- construction d'un environnement favorable à la participation des femmes à la gouvernance locale ;

- contribution du Protocole de Maputo pour les droits de la femme dans la réalisation de l'égalité des sexes en Afrique ;

- renforcement de la coopération avec les organisations internationales, régionales et sous régionales, mécanismes des droits de l'homme, les défenseurs des droits de l'homme et de la société civile.

La première communication fut l'occasion pour la Ministre de relever la nécessité de définir des stratégies exhaustives qui tiennent compte de la place des femmes dans les collectivités locales. Elle a également suggéré la mise en place d'une structure régionale pour traiter des questions de représentation des femmes aux postes électifs et l'importance des quotas dans la représentation des femmes dans les organes de gouvernance.
Dans la seconde communication un état de lieux a été dressé. Il en ressort que seulement très peu de pays ont ratifié l'accord de Maputo et sa mise en ?uvre par les pays reste très faible : seulement cinq pays ont produit à ce jour un rapport. Au regard de cela, il a été demandé à chaque pays de travailler davantage à l'accélération de la mise en ?uvre du Protocole de Maputo. A ce propos, l'intervention du Ministre Euphrasie a relevé que la Côte d' Ivoire a ratifié depuis 2011 ledit protocole. Mais bien avant cette ratification, la Côte d' Ivoire menait déjà des actions en faveur de la lutte contre ces inégalités. D'ailleurs plusieurs lois et textes ont été pris dans ce sens. Cependant, elle a déploré l'inexistence actuelle de procédures claires d'élaboration du rapport de mise en ?uvre du protocole. Aussi -a-t-elle demandé aux experts sa vulgarisation. Cette diligence fut approuvée par tous d' où son maintien en tant que recommandation.
La journée du Samedi a été consacrée à des sessions sur l'Egalité entre les sexes et Education et le rôle des jeunes, des hommes et de la diaspora dans la mise en ?uvre du Protocole de Maputo. Sur ce point, il a été relevé l'importance de la force financière de la diaspora du fait de leur nombre impressionnant (environ 160 millions). Malheureusement cette force n'est pas suffisamment mise à contribution dans le cadre de la résolution des problèmes d'inégalité entre les sexes. Il en est de même pour les jeunes et les hommes.
La communication sur l'égalité entre les sexes et l'éducation a permis de décrier le mariage précoce et le faible taux de scolarisation des filles. Ce sont là de réels problèmes auxquels sont confrontés bons nombres de pays africains. Face à cette préoccupation, diverses voies de résolution ont été étudiées. C'est dans ce sens que la Ministre Euphrasie KOUASSI YAO a partagé avec toute l'assemblée les mesures prises par son pays pour améliorer le maintien et l'achèvement du cursus scolaire des filles dont l'école obligatoire pour tous les enfants de 06 à 16 ans. Madame la Ministre a insisté sur l'importance de la mise en place d'une coordination réelle des interventions développées en matière d'égalité entre les sexes surtout dans le domaine de l'éducation. Pour elle, la question de l'éducation des filles doit être traitée de manière concertée. Les ministères en charge de l'éducation et du genre doivent travailler ensemble chacun selon son mandat pour adresser les problématiques qui se posent. Aussi-a-t-elle appelé au renforcement des moyens de coordination, de suivi et d'évaluation des ministères en charge du genre qui ont un grand rôle à jouer en matière d'éducation.
Autre activité menée ce jour, le lancement du rapport sur la situation des femmes, Paix et Sécurité.
A la suite de ces travaux scientifiques, la Ministre a visité les lundi 11 et mardi 12 Juillet, la Ministre Rwandaise chargée du genre, l'Observatoire Nationale du Genre, du Conseil National de la Femme et une structure de lutte contre les violences basées sur le genre du Rwanda. L'objectif de ces visites était de s'imprégner de l'expérience du Rwanda concernant le renforcement de l'égalité des sexes.
Au cours de ces différentes rencontres Madame la Ministre a pu être informé sur le fait que l'égalité entre les sexes est inscrite au Rwanda dans les articles fondamentaux de la Constitution. En outre, les institutions d'égalité entre les sexes comme l'Observatoire National du Genre et le Conseil National de la Femme bénéficient du soutien budgétaire de l'Etat avec une certaine autonomie financière.
Madame Euphrasie KOUASSI YAO a à son tour exposé sur le programme du Compendium des Compétences féminines de Côte d'Ivoire (COCOFCI). Selon elle, cet instrument a pour objectif de promouvoir des modèles de réussite de femmes et de fournir au pays un vivrier de compétences féminines de qualité et en quantité pour la pleine participation de celles-ci au développement de leur pays. Les participants ont été tous séduit par cette expérience du COCOFCI qui fera certainement tâche aux dires de ceux-ci. La Ministre Rwandaise chargée du genre Diane GASHUMBA a reconnu que s'il est vrai que son pays fait des progrès notables en matière d'égalité entre les sexes, il ne dispose cependant pas d'un outil aussi stratégique que le COCOFCI. Elle a donc souhaité bénéficier de l'expérience de la Côte d'Ivoire pour la mise en place de cet important outil dans son pays. En retour, elle a promis d'accompagner la Côte d'Ivoire pour finaliser l'opérationnalisation de son CNF et de son Observatoire National du Genre et de l'Equité.

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