mardi 19 juillet 2016 par Notre Voie

Le traitement des maladies du coeur coûte excessivement cher. C'est la conviction du Pr. Maurice Kakou Guikahué, président de la Société ivoirienne de cardiologie (Sicard). Hier, au cours d'une conférence de presse à l'Institut de cardiologie d'Abidjan au Chu de Treichville, pour annoncer la tenue les 10,11 et 12 mai prochains du troisième Congrès de la Sicard à Abidjan, l'homme de science a reconnu que "nous ne faisons pas de dépistage de masse parce qu'il n'y a d'argent pour soigner". Il repondait ainsi à la question d'un journaliste qui voulait savoir pourquoi, la Sicard ne faisaient pas d'éducation et de dépistage en amont pour éviter comme l'a révélé Pr. Guikahué, que les malades n'arrivent tardivement à l'hôpital. "Notre problème, c'est que nous n'avons pas de couverture maladie. Si vous dépistez et que vous pouvez pas guérir pour des raisons de prise en charge financière, cela pose un gros problème. (...) Parce que, quand on dépiste une personne, il y a au bout de l'espoir", a expliqué le président de la Sicard.

En guise d'exemple, il a cité le cas des "cardiopathies congénitales que nous pouvons guerir mais, ça coûte très chères". L'autre exemple que le Professeur a cité pour illustrer ses propos, c'est la prescription des antirétroviraux. Au début de l'épidémie à l'infection Vih, "nous ne pouvions pas dépister parce qu'il n'y avait pas de médicaments pour le traitement. Il a fallu que je parte à Vacouver au Canada pour demander qu'on nous donne les médicaments. On m'a demander que la Côte d'Ivoire fasse la preuve qu'elle est capable de prescrire des nivaquines. Ce que nous avons fait. Et la Côte d'Ivoire a eu accès aux antirétroviraux. A partir de ce moment, nous avons pu vulgariser le dépistage contre le vih/sida". Pour lui, c'est le même cas en matière de dépistage des maladies du coeur. Pour autant, le Professeur est d'accord qu'il faut faire de l'éducation pour prévenir ses maladies. Il a promis que des actions seront mener avec la ligue ivoirienne contre l'hypertension qui est selon lui, l'une des causes de "l'insuffisance cardiaque" qui est le thème du prochain Congrès de la Sicard où plus de 350 congressistes sont attendus pour disséquer les causes de cette affection du coeur.

L'insuffisance cardiaque est selon Guikahué, c'est la perte de la tonicité du coeur qui n'arrive plus à jouer son rôle de pompage du sang. "30% des malades hospitalisés en Côte d'Ivoire ont une insuffisance cardiaque", a-t-il révélé. Les signes sont l'essoufflement, les toux incessantes, l'écoulement brusque du sang du nez, les pieds qui s'enflent. C'est un syndrome qui "va souvent vers la chronicité (...) même si on peut le rattraper et équilibrer". Sinon, "c'est la mort". C'est pour éviter cette situation extrême que la Sicard ambitionne de porter de 64 à 100, le nombre de médecins cardiologues en Côte d'Ivoire d'ici 2020. "Notre ambition est de faire en sorte qu'il y ait des cardiologues partout dans le pays. Pour le moment, nous en avons déjà dans tous les quatre Chu du pays et aussi à San Pédro, korhogo, Yamoussoukro et Bassam", a assuré le président de la Sicard.

Coulibaly Zié Oumar

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