mardi 20 decembre 2016 par Partis Politiques

Le Secrétaire exécutif du Pdci est désormais député de la Nation. A l'issue de son élection, il a exprimé sa joie et fait un tour d'horizon sur les chantiers qu'il va ouvrir.
Vous êtes un heureux élu. Quel commentaire faites-vous de votre victoire ?
Je suis heureux. Je félicite mon staff, le directeur de campagne Thomas Zahui et son équipe pour la qualité du travail qui a été fait. Mais cette victoire comme vous le dite, elle a trois volets. D'abord, la paix, c'est la 1ère victoire dans notre région. Le caractère pacifique des élections, de l'environnement pacifique qui a entouré ce scrutin dans notre région eu égard toutes les rumeurs qui circulaient, les populations ont vaqué tranquillement à leurs préoccupations. Ceux qui ont voulu voter sont allés voter en toute sécurité. Il n'y a eu aucun incident et ça a été des élections propres. Le deuxième aspect de la victoire, c'est la réconciliation entre mes parents et moi. C'est-à-dire : le message que j'ai véhiculé a été entendu par mes parents, parce que quand on analyse les statistiques, village par village, ça été un véritable raz-de-marée dans les zones les plus difficiles. Le troisième aspect de cette victoire, c'est le caractère fair-play des candidats. J'ai même reçu les félicitations d'un candidat qui s'appelle Krasso Boga Camille. Voici donc des enseignements que je tire de cette victoire.

Vous disiez, il y a quelques jours, que votre zone est un territoire difficile à cause du Fpi. Avec votre élection, peut-on dire que le mythe est brisé aujourd'hui ?
Non, il ne faut pas s'aventurer à le dire. Je ne le dirai pas ainsi. Ce qui est sûr, j'étais candidat. J'ai fait un discours qui a plu aux populations et chez nous, nous avons trois communautés. Nous avons la communauté allogène qui est composée des Baoulé, des Malinké et la communauté autochtone Bété. En ce qui concerne le résultat aujourd'hui, le pourcentage des autochtones a été supérieur au pourcentage des communautés. C'est la raison pour laquelle je dis que c'est une réconciliation et que mes parents ont commencé à me comprendre. C'est à moi de ne pas décevoir leur attente. Mais parler de mythe brisé du Fpi, non, non
De grosses têtes de votre parti sont tombées. Quelle analyse ?
Ce sont des élections. Ce sont des compétitions. Quand on va à un match, il y a la victoire qui côtoie la défaite. En tant que secrétaire exécutif, je suis attristé qu'on est perdu des bastions. En tant que direction du parti, c'est une interpellation et ça nous amène à mener en profondeur des réflexions.
Dans votre campagne, vous avez parlez de développement. Maintenant que vous êtes élu, pouvez-vous dire quel sera votre premier chantier ?
Pour se réconcilier, il faut être content. Si vous n'êtes pas content vous ne pouvez pas vous réconcilier avec quelqu'un. Je pense que le 1er acte que mes parents ont posé en faveur de la réconciliation, c'est de me voter. Donc, c'est un signal qu'ils me donnent. A moi maintenant d'être à la hauteur de leurs attentes et fournir des efforts sur les projets de développements. Si les projets de développements, comme on les a conçus avec leurs financements sont engagés, et que les jeunes sont pris en charge et que les femmes s'autonomisent, automatiquement, la réconciliation va suivre. C'est comme un diplôme. Un diplôme, c'est une garantie de compétence. Vous pouvez être docteur en médecine et puis être un mauvais médecin. Pour nous médecin, un diplôme est une garantie de compétence pour que celui qui est en face de toi ait confiance. Mais là, c'est la qualité de ce que tu fais qui compte. Donc le vote que la population, mes parents, viennent de faire est une garantie d'agent de développement. A moi de prouver maintenant que je suis un agent de développement sur le terrain.
Quel message à l'endroit de vos adversaires ?
Les adversaires internes, j'ai dis que je félicitais leur esprit fair-play et qu'il y a un d'entre eux qui m'a félicité. C'est une très bonne chose. Je les respecte. En tout cas, sur le terrain, nous avions dis à notre staff de n'insulter personne, de ne dénigrer personne. Il fallait respecter tous les adversaires. C'est ce que nous avons fait. Nous avons gagné à la loyale donc nous sommes heureux mais nous les respectons parce que l'un d'entre eux nous a félicité. Ceux qui ne nous avaient pas compris jusque là, commencent à comprendre et comme je l'ai dis, c'est sur le terrain que je vais convaincre. Avant, j'étais un simple responsable politique, maintenant, je deviens porte-parole d'une population. Il y a une autre dimension qui s'ajoute à ma carrière, donc à moi de prouver. Tous les préjugés peuvent tomber. Maintenant ce qui concerne les adversaires qui avaient des problèmes de positionnement et qui ne voulaient pas que Guikahué soit élu à Gagnoa, c'est à leur dépend. S'ils sont honnêtes, il faut qu'ils considèrent maintenant que le secrétaire exécutif du Pdci-Rda a la légitimité des ses parents (Ndlr : victoire absolue avec 51,62% des suffrages exprimés). Je suis maintenant député de Gagnoa. Mes parents qui sont, la dernière fois, partis remercier le président Bédié de m'avoir nommé secrétaire exécutif viennent de renvoyer la balle à Bédié pour dire qu'ils donnent une onction populaire à leur fils. Cela veux dire que le choix de Bédié pour que je sois secrétaire exécutif n'était pas un choix fortuit mais un bon choix parce que le peuple vient de dire que Bédié a eu raison de me donner le secrétariat exécutif en me légitimant. Donc tous ceux qui sont au Pdci sur le terrain qui avaient les petites manipulations, à partir d'aujourd'hui, tout s'arrête.

Comment le président Bédié et son épouse ont accueilli votre victoire ?
Le président Bédié m'a félicité. Son épouse également m'a félicité. Elle était très heureuse et au-delà, je dis qu'elle n'a pas fait un voyage inutile parce qu'on a tourné dans nos circonscriptions avec les routes vraiment impraticables et qu'elle était très fatiguée. Aujourd'hui avec la victoire, c'est une joie pour elle et elle est très contente. Elle m'a dit ce matin (Ndlr : lundi) qu'elle était très contente d'être venue à Gagnoa pour me soutenir. Mon président, également m'a appelé pour me féliciter.

Quelles sont concrètement les premières actions dont les populations vont bénéficier ?
Ce que je peux vous dire, il y a des actions qui ne coûtent rien et il y a des actions qui coûtent de l'argent. Nous avons dis que nous mettons en place un fonds de développement agropastoral. J'ai ouvert un fonds à la Coopec, avec 10 millions Fca déjà. A partir du mois de janvier, on peut commencer à travailler parce qu'il faut laisser les gens fêter. Dès janvier 2017, on peut commencer à travailler. Deuxièmement, le reste, ça ne coûte rien. Organiser la chefferie et également faire la plaidoirie auprès du ministre de l'intérieur pour que les circonscriptions administratives créées qui ne sont pas opérationnelles soient opérationnelles. Ouvrir une mairie à Sérihio, à Doukouyo. Ouvrir la sous préfecture de Dougroupalégnoa. Ça, ce sont des plaidoyers qu'on va faire. Dès aujourd'hui nous sommes au travail. Nous avons dis que c'était quantifiable, mesurable et réalisable. Il n'y a rien de sorcier. Maintenant si on donne les prêts aux femmes, aux jeunes et qu'ils ne peuvent pas rembourser et qu'ils bouffent le capital et que le fonds de garantie tombe, je vais avoir des problèmes sinon, il n'y a pas de problème. J'ai un fonds de garantie de 10 millions. Donc moi, je veux que la population ne regrette pas de m'avoir élu.

Interview réalisée par Sercom.