lundi 26 decembre 2016 par AIP

Des habitants du complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou (Nord), ont exprimé, lundi à l'AIP, leurs inquiétudes pour sept des leurs, détenus et restés sans jugement au parquet de Korhogo depuis bientôt un an, à la suite d'une grève des travailleurs de la SUCAF survenue en janvier.

"Nous ne savons plus vers qui nous tourner pour que nos enfants soient remis en liberté. Ce sont sept de nos enfants qui sont arrêtés et détenus sans jugement à Korhogo, alors que leurs camarades de Ferké 2 ont été jugés, puis relaxés. Vraiment, nous sommes inquiets", a déclaré Koné Kigbafori Drissa, frère aîné d'un des sept détenus.

D'après lui, son jeune frère, Koné P. Seydou, couturier, a été pris à la maison alors qu'il n'a pas participé à la grève

Ils l'ont emmené et peu après, j'ai été surpris de le voir le bras gauche fracturé et très mal en point. Avec l'aide de notre député sous-préfecture, j'ai eu l'autorisation de le faire soigner. Toujours malade, nous devons régulièrement faire face à ses problèmes de santé. En plus, ils n'ont jamais mentionné dans le PV, les circonstances de son arrestation", déplore M. Koné, inconsolable, avec à ses côtés d'autres parents de détenus.

Il affirme avoir fait appel au service d'un huissier dont il garde les constats, les documents de santé et photos comme preuves .

"Mon souhait est de voir mon frère sortir bientôt de prison à la suite d'un jugement raisonnable. Il n'a rien fait. Pourquoi le garde-t-on là-bas, alors qu'ils savent bien qu'il est innocent ?", s'indigne-t-il.

Tout comme Koné Kigbafori Drissa, les parents des autres détenus de Ferké 1 espèrent revoir leurs frères et enfants libres comme ceux de Ferké 2, arrêtés et jugés pour la même cause à Bouaké, et actuellement en liberté .

Suite à une grève des travailleurs de la société sucrière SUCAF, en janvier, plusieurs dégâts matériels dont des parcelles de cannes à sucre incendiées avaient été constatés. Ce qui avait conduit à l'arrestation d'une dizaine de grévistes sur les sites des complexes sucriers de Ferké 1 (détenus à Korhogo) et Ferké 2 (détenus à Bouaké). Toutefois, ceux arrêtés à Ferké 2 ont été jugés et condamnés à Bouaké, avant d'être mis en liberté à la faveur de la grâce présidentielle d'août.


ti/tm