mardi 27 decembre 2016 par Partis Politiques

L'écrivain Sylvain Takoue a annoncé son ambition de briguer la magistrature suprême pour l'élection présidentielle de 2020 lors d'un point de presse qu'il a animé ce mardi 27 décembre à Abidjan. L'intégralité de sa déclaration.


Mes chers compatriotes,

Mes chers concitoyens,

Nous voici arrivés aux portes de la nouvelle Histoire de la Côte d'Ivoire.

C'est un moment crucial pour la nouvelle génération qui doit faire entendre sa voix légitime.

Cette voix doit prendre un engagement historique.

Et nous prenons aujourd'hui cet engagement devant l'Histoire.

Le monde nous écoute.

Notre pays, la Côte d'Ivoire, a fléchi les genoux et a baissé la tête.

Il se sent vaincu, il est à bout de souffle, il est à bout de force.

Nous devons pourtant avancer sur le chemin du 21ème siècle avec ce pays essoufflé et éreinté.

Mais il est fatigué.

Fatigué des intrigues politiques que tout le monde sait.

Fatigué des incertitudes, des craintes et des peurs. Fatigué, surtout, de ne pas avancer dans un élan collectif.

Et fatigué aussi des miroitements sans lendemains qui laissent le peuple ressasser seul ses angoisses existentielles.

Notre pays, on le sait tous, vit une grande dépression sans précédent. Comme l'Allemagne au sortir de la guerre mondiale.

Oui, la Côte d'Ivoire va mal et a mal de partout.

Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, en passant par le Centre, le pays va de mal en mal à cause des promesses de bonheur non tenues.

Ce n'est ni un mensonge ni une invention de notre part pour noircir exagérément le tableau.

C'est un fait constaté par tous.

Et ce fait, dont les signes les plus visibles sont la division, la misère et la déception généralisée des Ivoiriens, n'est plus acceptable dans le siècle moderne où nous sommes.

Ce fait nous tombe sous les yeux comme si c'était une fatalité ou le sort que les dieux font subir à la Côte d'Ivoire.

Non, c'est tout simplement l'échec d'une politique intérieure utopique qui n'a pas satisfait les attentes et les espérances.

Et qui continue de décevoir encore plus grandement, chaque jour, les masses du pays, socialement reléguées au fond du trou.

Cela appelle à réfléchir et à penser à une alternative nouvelle, correcte et conciliante.

Il est donc temps de réveiller, ici et maintenant, les intelligences et les forces démocratiques d'avenir pour les mettre en mouvement et en valeur absolue en vue d'un changement concret pour le meilleur.

Changement dans la tête, changement dans la poche, changement dans les assiettes, changement dans la vie des uns et des autres, et cela, sans exclure personne.

Oui, il est temps de rassembler les Ivoiriennes et les Ivoiriens autour d'une seule urgence : Le devoir du changement de situation.

Regardez ce qui se passe de changeant et de positif dans le monde : En France, la recomposition politique est en marche. Aux Etats-Unis d'Amérique, le vent du changement a soufflé fort.

Le devoir du changement s'impose là où la politique d'Etat ne satisfait plus.

Souvenons-nous des années 89-90 : Le vent du changement avait grandement soufflé dans le monde. Les résultats, on les a connus : le fameux mur de Berlin est tombé, le grand Bloc de l'Est soviétique s'est effrité pour laisser la place aux démocraties populaires, Mitterrand a prononcé son fameux discours de la Baule et la démocratie s'est imposée en Afrique.

En Côte d'Ivoire, cela a eu des effets positifs : On a eu le multipartisme, à partir d'avril 1990, et l'alternance politique à partir d'octobre 2000.

Le changement est un devoir de la nature des choses et des hommes quand rien ne va plus.

Partout, le changement est en marche : En Corée du Sud, en Colombie, mais aussi au Bénin et au Burkina Faso.

Les peuples dignes appellent au changement de situation quand ça ne va pas.

Cela impose de rompre courageusement aussi avec ce qui se passe aujourd'hui d'insatisfaisant dans notre pays.

Cela impose de quitter, avec réalisme et lucidité, le cloisonnement des partis et groupement politiques dont la politique sectaire et clanique est un échec.

Un échec moral dont les effets sont là, devant nous : fissure et effritement du tissu social, exclusion de certaines franges de la population, catégorisation des Ivoiriens, disparités accrues des couches sociales

Oui, les partis et groupements politiques ont raté leur vocation en se figeant sur leurs seuls intérêts individuels et mesquins acquis.

Ils luttent durement pour que leurs classes bourgeoises continuent d'écraser les classes basses et pauvres du pays.

Oui, les partis et groupements politiques ne font pas l'affaire du peuple.

Ils ne pensent qu'à eux seuls en vivant grassement avec l'argent de tous.

On y peine à convaincre du contraire.

On y peine à rassembler et à réconcilier les Ivoiriens.

On y peine à construire une vision sociale commune acceptable par tous.

On y peine à servir véritablement la cause nationale.

Face à cette classe politique aux ressorts depuis trop longtemps rouillés, et aujourd'hui obsolète,

face à cette classe politique vieille comme le monde et vieillie car usée,

Face à cette classe politique qui porte en elle le fardeau et la souffrance du règne ancestral,

face à cette classe politique essoufflée qui a perdu l'instinct de rendre tout simplement les gens heureux, nous voulons un changement d'époque, de vision politique et de génération de dirigeants.

Nous voulons apporter un rafraîchissement dans la vie nationale et du sang neuf dans ses veines.

Nous voulons construire de nouveaux visages sans tache, qui soient présentables à tous.

C'est ce que nous voulons, en toute démocratie et en toute liberté.

Cela demande du courage et de l'audace. Et notre génération nouvelle a ce courage et cette audace.



Mes chers compatriotes,

Repenser la Côte d'Ivoire, son modèle de société, sa politique d'Etat, son type de prospérité économique, son mode de renouveau social, et lui donner un avenir cohérent et adapté aux exigences du 21ème siècle, voilà ce qu'il y a à faire désormais.

Pour cela, une longue page doit être tournée, celle que tiennent encore aujourd'hui nos devanciers et nos anciens qui ne lâchent pas prise encore et qui continuent de régner plus par habitude que par capacité.

Ils règnent mais ne gouvernent pas.

C'est avec cela qu'il faut rompre démocratiquement.

Je suis prêt à cette tâche impérieuse.

C'est pourquoi, j'annonce, dès maintenant même, à moins de 4 ans de l'échéance, ma candidature à l'élection présidentielle de 2020.

Je veux que notre pays se relève et redresse enfin la tête pour marcher avec fierté sur le chemin de ce 21ème siècle, avec des choix politiques clairs, libres, démocratiques et modernes.

Je veux que notre pays retrouve la force et l'intelligence de réfléchir puissamment aux conditions nouvelles de sa renaissance et de sa reconstruction.

Je veux que la Côte d'Ivoire retrouve son visage humain, son c?ur humaniste et son esprit ouvert et tolérant.

L'Histoire nous écoute et nous prenons l'engagement devant elle que la Côte d'Ivoire retrouvera ses valeurs-là.

Je suis candidat à la candidature présidentielle pour redonner à la Côte d'Ivoire ce visage et ces valeurs.

Je veux être le candidat de cet espoir et de cette vision qui seront traduits en actes dans moins de 4 ans.

Etre Président de la République, ce n'est plus être irremplaçable dans une tour d'ivoire au-dessus des autres, mais être avec les autres, sous le soleil, sous la pluie, dans la poussière, dans la boue, toucher leurs problèmes quotidiens du doigt, penser avec eux la manière de résoudre ces problèmes et rendre les gens paisibles et heureux comme ils le veulent.

Etre Président de la République, c'est vraiment aider ses concitoyens à s'en sortir en retroussant les manches avec eux là où ils sont, là où ils vivent, là où ils luttent.

Etre Président de la République, c'est réfléchir avec le peuple, transpirer avec lui, agir avec lui.

Etre Président de la République c'est être solidaire des conditions de vie des citoyens et les aider à y faire face pour renverser la situation pour une vie meilleure.

Etre Président de la République, c'est faire en sorte que personne ne soit laissé de côté, ne manque de travail, de logement décent, d'argent et de dignité humaine.

Etre Président de la République, c'est de faire en sorte que chacun soit fier de son quotidien pour se construire un avenir sûr.

Etre Président de la République, c'est de faire en sorte que chacun mange à sa faim et se réalise socialement.

Qui ne voudrait pas avoir du pain, du beurre et l'argent du pain et du beurre pour être à l'abri du moindre besoin ?

Y parvenir, c'est vivre en tant qu'être humain et nous voulons que chacun vive ainsi en tant qu'être humain pleinement satisfait de l'existence qu'il mène.

C'est un droit fondamental valable pour tous.

C'est la fonction d'un Président de la République de créer les conditions pour un tel modèle de société humaniste.

En étant candidat, nous voulons redonner cette capacité de proximité à la fonction présidentielle.

Nous voulons réconcilier le peuple ivoirien avec la fonction de Président de la République.

Nous voulons réconcilier la fonction de Président de la République avec le rôle de contre-pouvoir du peuple.

Et cela s'appelle rétablir le contrat de confiance qui est le souffle même de la démocratie.

Nous ferons campagne, le moment venu, pour faire connaître partout ce que nous voulons pour le retour à cette Côte d'Ivoire normale dont nous rêvons.

Nous donnerons échos de ce rêve réaliste et réalisable aux 4 coins du pays pour y être entendus et pour partager avec nos compatriotes nos idées, notre vision et notre projet de société.

Notre candidature est et sera celle de la conciliation et du renouveau.

Elle sera celle du retour des idées, elle sera celle du retour aux idées. Ce sera la candidature du progrès inévitable.

Elle sera la candidature de la jeunesse reversée massivement au chômage, laissée sur le carreau, rejetée au bord du chemin ou abandonnée dans le trou.

Elle sera celle d'une jeunesse restée sans emplois et sans situation et celle d'une société entière laissée sans avenir.

Notre candidature sera celle qui mettra en place un modèle de société enviable où l'enfant naît dans les meilleures conditions familiales, mange à sa faim, est bien soigné quand il tombe malade, grandit avec une bonne éducation, est content d'aller à l'école, a de bons diplômes et, plus tard, un travail convenable pour faire vivre avec décence la famille dont il aura aussi la charge.

Je suis prêt à être ce candidat de la nouvelle génération qui rompt avec les lignes figées du passé, le candidat d'une génération qui s'interdira les échecs du passé brumeux.

Je veux être le candidat de la Côte d'Ivoire d'en bas, celle des oubliés et des sans-voix.

Je veux être le candidat des chômeurs, des sans-emploi, des pauvres, des sans domicile, des marginalisés.

Je veux être le candidat de ceux qui veulent s'en sortir à la loyale et de ceux qui veulent quitter les ghettos où ils vivent.

Pour y parvenir, il nous faut un projet de société réaliste et réalisable.

Nous l'aurons.

Il sera clair et il sera simple.

Nous le présenterons bientôt aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens.

Nous le porterons jusque dans les familles et jusque dans les ménages les plus reculés du pays.

L'enjeu de ce projet de société ne sera pas de réconcilier des militants des partis et groupements politiques.

Non, il s'agit tout simplement de rapprocher et de concilier les Ivoiriennes et les Ivoiriens fatigués d'être emprisonnés dans ces schémas de division.

Et fatigués de subir les mêmes choses de la part des mêmes personnages.

Nous allons changer cette situation dramatique avec ce projet de société qui correspondra à notre époque.

Oui, ce projet de société ne viendra pas du ciel.

Nous le bâtirons ensemble, avec chacun et avec tous. Car, c'est ensemble que nous pouvons le réaliser dans l'élan d'un grand mouvement de campagne.

Et c'est pourquoi, ce mouvement de candidature présidentielle que nous mettons maintenant en marche s'appelle désormais : "NOUS POUVONS".

NOUS POUVONS changer les choses avec notre candidature.

NOUS POUVONS redonner espoir à chacun et à tous.

NOUS POUVONS devenir le prochain Président de la République capable d'écouter le peuple et faire ce que veut ce peuple. Nous y croyons dur comme fer.

Vive la Côte d'Ivoire !