mercredi 28 decembre 2016 par L'intelligent d'Abidjan

Les plus nombreux restent ceux qui n'ont pas voté, soit 65.9% a écrit Charles Kouassi, le rédacteur en chef de ?'l'Intelligent d'Abidjan dans ce quotidien du jeudi 22 décembre 2016 numéro 3822. Derrière ce pourcentage effrayant d'abstentionnistes, il y a la déception, la désaffection et l'amertume. Des sentiments de douleur qui ont emporté plus de quatre millions d'électeurs dans des blessures sécrètes. Le scrutin du dimanche 19 décembre a été un échec électoral pour les militants et sympathisants des partis politiques qui ont mis au menu de leurs abstentions, la désaffection, la déception et l'amertume. Sensibles, 65,9% se sont servis pour apéritif de rester à la maison. La presse proche du gouvernement a minimisé cette abstention. Sans autres arguments plus importants, elle a présenté un accès privilégié autour d'un scrutin calme et apaisé. Pas de débat. Parce que la position des médias publics se comprenait facilement dans des textes plus emblématiques des législatives biens réussies. Aujourd'hui, autour du scrutin du dimanche 18 décembre 2016, chacun donne son avis. Mais, les plus déçus sont des militants, des sympathisants et mêmes des amis proches des leaders des partis politiques. L'amertume et la déception jettent un petit agacement, parce que les grands partis comme le Rdr, le Pdci sont légèrement en difficulté. Les amis du Fpi, ont commencé à écrire quelques réflexions, aux points forts et aux points faibles du Fpi dans cette compétition électorale du dimanche 18 décembre. Les militants de l'Udpci évoquent déjà une analyse pour une démarche en 2020 pour l'élection présidentielle. Certainement, que le parti de Mabri Toikeusse ne veut plus baisser la tête devant tous ceux qui n'ont cessé de penser que l'Udpci doit demeurer à accompagner les autres formations politiques. Aujourd'hui, les militants politiques, les sympathisants ne veulent plus tenir leur douleur à distance. Certains militants du Rdr parlent de trahison et de coup bas . Ceux qui évoquent les résultats du scrutin du dimanche, parlent de brutalité silencieuse des urnes : Surtout à Daoukro, Toumodi, Yamoussoukro et de Dimbokro. Les sympathisants de Allah Remi Kouadio, ceux de Niamien N'Goran, ou Augustin Thiam, ont mal passé la soirée catastrophe des proclamations des résultats. C'est pour cela, qu'il faut réécrire les discours des différents dirigeants des partis politiques, après le décès du président Félix Houphouët-Boigny, et la rébellion du 19 septembre 2002. Il y a des images qui ressemblent aux blessures sécrètes des 65.9% des populations. Et les 4 millions qui n'ont pas voté forment les désaffectés de 2002 à 2016. Une image qui explique que tous les partis politiques ivoiriens sont largement responsables de la mauvaise santé politique de la Côte d'Ivoire, exacerbée de tensions inutiles, et de malaise entre des amis politiques, qui tentent difficilement de convaincre les autres Ivoiriens. Ne vous inquiétez pas. Pour le moment, il n'y a pas de dégringolade brutale. Seulement, la classe politique ivoirienne est touchée de plein c?ur. Et sa fragilité a percé sous l'armure de 65.9% de mécontentement, ou 4 millions d'habitants qui ont ri de scrutin du dimanche.

Ben Ismaël