samedi 31 decembre 2016 par Jeune Afrique

Le nouveau patron des patrons ivoiriens veut créer des champions nationaux . Cela passe notamment par une participation accrue des entreprises locales aux grands marchés.

Après plus d'une décennie à la tête du patronat ivoirien, Jean Kacou Diagou, président du groupe de banque-assurance NSIA, a cédé son fauteuil. C'est désormais Jean-Marie Ackah, 61 ans, PDG de la Société ivoirienne de productions animales (Sipra) et des Moulins de Côte d'Ivoire (LMCI), élu fin octobre, qui préside à la destinée de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI), depuis début décembre.

À la tête d'un poids lourd de l'agro-industrie locale, il souhaite encourager le leadership ivoirien sur le marché sous-régional. Lui-même a démarré, avec Sipra (70 milliards de F CFA de chiffre d'affaires annuel, soit 107 millions d'euros), une expansion dans la région, avec une première implantation au Burkina Faso, et souhaite être présent dans deux autres pays au minimum.

Il expose ses objectifs à Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Quelles vont être vos priorités pour la CGECI ?

Jean-Marie Ackah : Notre programme sera porté par un triptyque : d'abord continuer d'être une force de proposition auprès du gouvernement pour améliorer davantage le climat des affaires, de manière à répondre à la vision du chef de l'État, qui veut faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent porté par le secteur privé. Le deuxième axe portera sur le renforcement et le développement des services que nous pouvons rendre à nos membres, dans les domaines de la formation continue de haut niveau et de la prospection des marchés, en accompagnant les entreprises dans la conquête des zones UEMOA puis Cedeao, en impliquant les acteurs locaux.

L'économie de la sous-région est portée par la Côte d'Ivoire et cela doit se manifester au niveau de nos entreprises. Nous allons aider à créer des champions nationaux pour refléter le dynamisme de l'économie ivoirienne. Enfin, le troisième axe de notre programme portera sur la défense des intérêts de nos membres.

Justement, pouvez-vous dire que la relance économique de la Côte d'Ivoire et les programmes d'investissement du gouvernement profitent au secteur privé du pays ?

Les grands travaux et chantiers d'État profitent dans une certaine mesure au secteur privé. Mais, de notre point de vue, on peut mieux faire. Au niveau de la CGECI, nous allons engager des discussions avec le gouvernement pour promouvoir la sous-traitance auprès des multinationales qui viennent exécuter des grands travaux d'infra­structures. Des mesures doivent être prises pour permettre aux entreprises de prendre part aux grands marchés. ... suite de l'article sur Jeune Afrique