lundi 5 septembre 2016 par Jeune Afrique

Venus de pays voisins ? Mali, Burkina, Guinée -, des chercheurs d'or ont fait leur apparition sur plus de 300 kilomètres à la ronde, dans la région du Nzi-Comoé, exploitant illicitement le métal jaune dans des dizaines de mines artisanales.

Ces exploitants étrangers ont entraîné dans leur sillage des milliers de planteurs de cette région, qui fut à l'origine du premier miracle économique ivoirien des années 1970, tiré par le cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.

Chaque matin, par petits groupes, munis de pioches, de pelles et de houes, les orpailleurs-paysans s'engouffrent dans la savane arborée, à la recherche du Sika rouge (l'or en langue baoulé).

Ici, de larges tranchées creusées au milieu des plantations, là, des arbres déracinés au fond d'un cratère : l'orpaillage illicite a remplacé les travaux champêtres, mobilisant tous les bras valides de cette ancienne boucle du cacao .

À Booré, un gros village de 2 000 habitants de la région de Dimbokro (centre), Octave Kouamé Konan, un autre planteur de cacao converti à l'orpaillage, ne cache pas son embarras face à la destruction du verger.

Nous sommes contraints : il fallait choisir entre mourir de faim ou nourrir sa famille , lance ce père de cinq enfants assis sur un tronc d'arbre abattu. Je gagne en une semaine l'équivalent d'une année de récolte de cacao , affirme-t-il.

Un potentiel d'au moins 600 tonnes d'or

Le changement climatique qui frappe la région est pointé du doigt pour expliquer l'expansion de l'orpaillage illicite : Les récoltes dans cette riche région agricole sont tributaires de la pluviométrie qui autrefois était abondante et est aujourd'hui capricieuse, a expliqué à l'AFP Félix Kouassi, directeur départemental de l'agriculture de Bocanda (centre).

Les saisons sont déréglées depuis plusieurs années () on attendait en août des pluies pour obtenir une bonne récolte d'ignames et de riz (très consommé), mais il n'y a rien depuis plusieurs semaines , déplore le technicien. ... suite de l'article sur Jeune Afrique