mercredi 7 septembre 2016 par L'intelligent d'Abidjan

Kouassi Aké Donatien à l'Etat civil, Akson Donald est un artiste- chanteur évoluant dans le milieu du Coupé-Décalé. Handicapé moteur, l'artiste donne sans faux fuyant son point de vue sur la mendicité, la musique, ses années dans ce milieu.

D'où vous est venue cette inspiration de vous lancer dans la musique ?
L'inspiration est venue de Dieu, parce que depuis le bas âge j'ai décidé de faire de la musique. Lorsque j'étais encore à l'école, je n'accordais pas trop de temps aux études. Par contre, je faisais l'effort pour avoir du temps pour la musique. Il y a très longtemps que j'ai commencé. Donc, je peux dire que c'est un don de Dieu.

Vous n'avez pas regardé votre état de personne en situation d'handicap, mais vous avez décidé d'embrasser le monde de la musique. Cela vous permet-il de vous en sortir ?
Oui, je m'en sors par la grâce de Dieu. Parce qu'aller mendier, aller chez des gens pour tendre la main, je trouve que ce sont des bêtises. En tant que homme, quelque soit ton handicap ou aussi soit-tu infirme, tu ne dois pas toujours aller frapper à la porte des gens. Moi, Dieu m'a donné une voix, il m'a permis de savoir chanter et d'être dans le milieu du showbiz, d'avoir un peu de sou, des relations et d'avancer avec ces atouts. Que chacune des ces personnes en situation d'handicap mette à profit le talent que Dieu leur a donné et donne le dos à la mendicité. Je ne peux pas aller mendier. Parce que lorsque j'appelle un grand frère ou un oncle pour lui demander un service et qu'il ne décroche pas son téléphone par une fois, deux fois ; je dame sur lui et je me confie à Dieu. Je force et je cherche d'autres moyens de manière à garder ma dignité et à atteindre l'objectif que je voulais.

Cela fait un bon bout de temps que vous êtes dans la musique, combien d'album avez-vous en ce jour ? Et comment se comportent-ils sur le marché ?
Je suis à mon 4ème album maintenant. Et, je peux dire que ça va. Ca va en ce sens qu'en Côte d'Ivoire, on sait au moins qui est Akson Donald, qui il est et quel genre de musique il fait. En tout cas pour le moment ça va. Je peux pas dire que ça va trop, parce que je n'ai pas encore de producteur, je suis dans mes grouillements. Si c'est pour l'inspiration et la voix, il n'y a pas de soucis. C'est du soutien que j'ai juste besoin.

Quels sont vos rapports avec les autres artistes qui sont dans la même situation que vous ?
Ça va, eux ce sont nos vieux-pères, nos ainés. Nous sommes ensemble et ça va. Ismael Issac, Joss Kezo, Tonton Zela et autres, ce sont nos modèles et je suis fière de ce que nous faisons. Ce sont eux qui nous permettent d'avoir la force et de continuer à lutter. Parce que, nous sommes certes handicapé moteurs, mais nous avons nos têtes, et c'est le plus important.

Quel est votre niveau d'étude ?
(Rires) !!! Je ne veux pas répondre à cette question. Mais, sachez que je ne suis pas allé très loin dans les études.

Si vous devez dire un mot à vos fans et à la Côte d'Ivoire aujourd'hui, que direz-vous ?
Je dis d'abord merci aux fans, parce que ce sont eux qui m'écoutent et qui me soutiennent tous les jours. Ils ne baissent pas les bras et luttent pour que j'aille toujours de l'avant. Donc, je leur dis sincèrement merci. Qu'ils restent toujours avec moi, car c'est Dieu qui est fort. Un jour ça va aller. Mon appel est que je souhaite que la paix revienne normalement au pays. On veut la paix, on veut la joie, parce quand il y a la paix, l'artiste avance. Quand il y a la guerre et le désordre, on ne peut rien entreprendre. Je demande aux Ivoiriens de se donner la main, de se souder et de se donner les coudes pour que la Côte d'Ivoire soit un pays différent des autres.

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